Alors que le géant américain Twitter a annoncé la fermeture prochaine de son application de micro-vidéos Vine, le secteur des réseaux et son modèle économique pourrait bien évoluer dans les années à venir.
Atlantico : Les difficultés actuelles de Twitter, illustrées entre autres par sa décision de mettre fin à son service de micro-vidéos Vine, posent la question de la gratuité sur Internet. Sur ce thème, quelles distinctions peut-on faire tout d'abord entre les services gratuits qui n'ont pas de revenus et ceux qui n'ont que "l'apparence" de la gratuité (Google, Facebook) ? Pour ces derniers, les utilisateurs ne payent-ils pas indirectement par le biais des données personnelles, qui peuvent générer à terme des revenus ?
Frédéric Cavazza : Avant toute chose, ne nous laissons pas influencer par les gros titres, Twitter n'est en difficulté que si vous étudiez cette société avec les critères boursiers de la Silicon Valley : pour faire simple, toutes startups ou acteurs du numérique qui n'affiche pas un taux de croissance annuel à deux chiffres est considérée comme "en difficulté". Ce qui est absurde dans la mesure où les arbres ne montent pas au ciel. Certes, le nombre d'utilisateurs actifs de Twitter ne progresse plus depuis plusieurs trimestres d'affilée, mais est-ce une raison pour penser que le service est condamné ? Je pense qu'il est plus sage de dire qu'après 10 ans d'existence, Twitter a trouvé son audience et que celle-ci se stabilise. Diriez-vous du site Atlantico qu'il est condamné parce que son audience ne grossit plus ? De plus, l'important pour des acteurs établis comme Twitter n'est pas de grossir, mais plutôt de stabiliser ses revenus/dépenses pour être à l'équilibre financier. Par comparaison, la croissance de l'audience de Snapchat s'essouffle également de manière significative, alors que l'on nous le présente comme le nouveau Facebook.
La fermeture de (...)lire la suite sur Atlantico