La publication mercredi d'une étude réalisée par les autorités sanitaires sur la Dépakine, un antiépileptique présentant des risques élevés pour la santé du foetus, devrait donner une idée de l'ampleur du scandale sanitaire qui pourrait avoir fait des milliers de victimes.
Selon Marine Martin, présidente de l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac) qui doit être informée mercredi des résultats de l'étude, le valproate de sodium, la substance active de la Dépakine et de plusieurs médicaments génériques, pourrait avoir fait entre 50.000 et 70.000 victimes depuis le début de sa commercialisation en France par le laboratoire Sanofi en 1967.
Aucune évaluation officielle du nombre de victimes n'a encore été publiée à ce jour, à l'exception d'un chiffre de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) faisant état de 450 enfants nés avec des malformations congénitales entre 2006 et 2014 après avoir été exposés in utero au valproate, dans un rapport publié en février dernier.
Des traitements à base de valproate sont également utilisés pour traiter les troubles bipolaires, sous d'autres appellations (Dépakote, Dépamide et génériques).
La substance est sur la sellette à cause d'un risque élevé - de l'ordre de 10% - de malformations congénitales chez les bébés nés de mères qui ont pris ce médicament pendant la grossesse, mais également d'un risque accru d'autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche, pouvant atteindre jusqu'à 40% des enfants exposés.
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