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Après une campagne outrancière, xénophobe et anti-establishment, le milliardaire républicain a battu Hillary Clinton, faisant mentir tous les sondages. Il devient le 45e président des Etats-Unis.

Le choc. Le coup de tonnerre. Et le vertige à l’idée de voir Donald Trump poser ses valises à la Maison Blanche dans à peine deux mois et demi. Tout au long de cette campagne présidentielle étouffante, partout aux Etats-Unis, le milliardaire avait promis à ses partisans d’aller chercher la victoire. Pour eux. Et pour le «mouvement», cette majorité silencieuse dont il a pris la tête dès le 16 juin 2015, date de son entrée dans la course. Près d’un an et demi plus tard, Donald Trump a tenu sa promesse en infligeant à sa rivale démocrate, Hillary Clinton, une défaite violente.

Peu après 1 heure du matin, la victoire du candidat républicain est apparue inéluctable. Réunis partout dans le pays, et notamment à l’hôtel Hilton Midtown de New York, ses partisans ont laissé éclater leur joie. Des images de liesse aux antipodes de la stupeur qui se lisait sur les visages des supporteurs de Hillary Clinton, rassemblés dans l’immense centre de conventions de Manhattan.

Ces dix derniers jours, conséquence notamment des errements du FBI sur l’affaire des mails de Hillary Clinton, l’écart entre les deux rivaux s’était réduit. Au point de rendre crédible l’hypothèse d’une victoire du magnat de l’immobilier. Le cataclysme tant redouté a donc finalement eu lieu, plongeant les Bourses asiatiques, la monnaie mexicaine et d’autres indicateurs financiers dans le rouge. Conséquence de l’incertitude qu’incarne Donald Trump et que détestent tant les marchés.

 Soirée électorale tendue et imprécise

A 70 ans, Donald J. Trump entre dans l’histoire en devenant le premier milliardaire dépourvu de toute expérience politique à être élu président des Etats-Unis. Au cours d’une soirée électorale extrêmement tendue et indécise, la tendance s’est lentement dessinée en faveur du candidat républicain. Aux environs de 23 heures (à New York, soit 5 heures du matin à Paris), les télévisions ont annoncé sa victoire en Floride et en Caroline du Nord, deux swing states qu’il devait absolument rafler pour espérer conquérir la Maison Blanche. Le suspense a longtemps été entretenu par les résultats de la Pennsylvanie, mais ce n'était qu'illusion. Et malgré les déclarations offensives de son directeur de campagne, Hillary Clinton a fini par concéder sa défaite. 

Fort de ces deux Etats richement dotés en grands électeurs (respectivement 29 et 15), Donald Trump a ensuite construit sa victoire dans la «Rust Belt», la ceinture industrielle du nord-est des Etats-Unis où son message économique protectionniste, sa promesse de rouvrir des usines et de «rendre sa grandeur» à l’Amérique a visiblement séduit l’électorat au-delà de toutes les prédictions. Son succès dans l’Ohio était annoncé?: après avoir voté à deux reprises pour Barack Obama, le «Buckeye State» a effectivement offert ses 18 grands électeurs à Donald Trump. L’Ohio ­conserve au passage son statut d’Etat témoin?: depuis 1964, il a toujours voté pour le gagnant de l’élection présidentielle. D’autres Etats de la Rust Belt, en revanche, ont basculé dans l’escarcelle du candidat républicain à la surprise générale. C’est le cas notamment du Wisconsin, qui faisait partie du fameux «Blue Wall», le mur démocrate de 18 Etats censés donner un avantage quasi décisif à Hillary Clinton. Et pour cause?: aucun n’avait voté pour un républicain depuis l’élection de 1988....

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