Au 1er janvier 2020, les fabricants seront tenus d'afficher sur les produits high-tech et électroménager un indice de réparabilité. Le gouvernement entend ainsi lutter contre l'obsolescence programmée et favoriser l'adoption d'une consommation plus responsable.
Dans le cadre du grand plan anti-gaspillage que souhaite déployer le gouvernement, l'obsolescence programmée est un ennemi tout désigné. Une obsolescence dont on parle évidemment beaucoup dans les secteurs des nouvelles technologies et de l'électroménager, et contre laquelle nos élus souhaiteraient pouvoir lutter en s'appuyant sur une note de durabilité, renommée en indice de réparabilité dans les derniers débats à ce sujet. Cet indice est d'ailleurs de plus en plus tangible, puisque son introduction est dorénavant programmée au 1er janvier 2020.10 critères et une note sur 10
L'idée ? S'appuyer sur une dizaine de critères, allant de l'accessibilité aux pièces les plus fragiles à la durée de disponibilité des pièces de rechange, pour évaluer les produits dans ce domaine, et permettre aux consommateurs de connaître grâce à l'affichage d'un indice sur les fiches produits si le four, la machine à laver, le téléviseur ou l'imprimante qu'ils s'apprêtent à acheter pourront être facilement réparés en cas de besoin. Rappelons que si l'obsolescence programmée est un délit répréhensible, elle reste très difficile à prouver.
La secrétaire d'État Brune Poirson s'est exprimée en début de semaine sur ce plan qui doit aussi favoriser l'économie circulaire. S'appuyant sur les chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), selon laquelle 88 % des Français changent de téléphone alors que leur précédent mobile fonctionnait encore parfaitement, le ministère de la Transition écologique et solidaire insiste sur l'urgence à encourager un changement de comportement pour préserver les ressources environnementales.
Dans ce cadre, l'allongement de la durée de vie des produits est un véritable enjeu, et pour y parvenir, rien de tel que d'obliger les fabricants à se battre sur ce nouveau critère pour attirer les consommateurs vers leurs produits. En faire une contrainte est d'ailleurs sans doute le principal enjeu de ces discussions, car on imagine aisément que mis en place sur la base du volontariat, un tel indice aurait beaucoup de mal à s'imposer sur les fiches techniques des marques.
Une méthodologie à définir et quelques réserves
Encore faut-il pouvoir s'appuyer sur un protocole d'évaluation sérieux. Pour le mettre en place, un groupe de travail a commencé à se pencher sur le sujet la semaine dernière, fait savoir Brune PoirsonReste aussi à savoir ce que prévoira la loi dans son volet applicatif. On peut craindre, en effet, que comme pour les fameuses étiquettes énergétiques qui classent les produits électroménagers de G à A+++, les industriels soient chargés d'évaluer eux-mêmes leurs catalogues, testant les produits dans des conditions particulièrement avantageuses comme le dénonçait l'an dernier le Bureau européen de l'environnement (BEE). Il faudra donc rester particulièrement vigilant sur ce point.
Terminons en saluant, justement, l'initiative du LaboFnac qui a pris le gouvernement de court et vient d'inaugurer son indice de réparabilité portant sur les ordinateurs. Déterminé par une équipe d'experts de la Fnac, en toute indépendance des marques, cet indice (sur 100) sera à terme peut être élargi à d'autres catégories de produit. Disponible en ligne sur une sélection de produits vendus en magasin (que l'on espère la plus large possible), on ne sait pas si cet indice sera également affiché dans les rayons informatiques des magasins du groupe Fnac Darty.
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