La réalité virtuelle "autonome" se développe tout doucement : après le très convaincant Oculus Go, voici le Mirage Solo de Lenovo, un casque qui se veut très immersif grâce à ses deux caméras en façade. Réussira-t-il à convaincre en s'appuyant sur la partie logicielle Google Daydream ?
Le Mirage Solo est un nouveau casque de réalité virtuelle autonome : à l'image de l'Oculus Go, il ne nécessite ainsi ni PC ni smartphone pour fonctionner. Il intègre un SoC Snapdragon 835, 4 Go de mémoire vive et 64 Go pour le stockage. Il a cependant la particularité de fonctionner avec deux caméras internes qui offrent une certaine liberté de mouvement. La promesse de Lenovo : pouvoir se déplacer assez librement dans la réalité virtuelle, comme on pourrait le faire sur des casques plus haut de gamme, comme le HTC Vive ou l'Oculus Rift. C'est également le premier casque indépendant à fonctionner avec l'écosystème Daydream de Google.
Le Mirage Solo est proposé au prix de 399 €, pour le moment uniquement sur le site de Lenovo.
ERGONOMIE
Pour son premier casque de réalité virtuelle indépendant, Lenovo va chercher son inspiration chez la concurrence et reprend dans les grandes lignes le design du PlayStation VR. Le casque de Sony a inspiré beaucoup d'autres modèles et Lenovo n'est ainsi pas le premier à opter pour ce format. Si l'on peut reprocher au constructeur chinois un certain manque d'originalité, force est d'admettre que le Mirage Solo est un casque confortable à porter et facile à enfiler, même si tout n'est pas optimal. Il suffit ainsi de desserrer l'anneau au moyen de la molette située à l'arrière pour le caler correctement autour du crâne, la large partie avant au niveau du front offrant une bonne stabilité. Comme sur le casque de Sony, il faut cependant passer quelques secondes à bouger l'ensemble du casque pour positionner les lentilles correctement devant les yeux et ainsi profiter d'une image nette.
Un bouton situé en dessous de la partie avant sert par ailleurs à régler la distance entre les yeux et le casque, ce qui permet notamment de bloquer la lumière du jour qui pourrait apparaître sous le nez. Une fois tous les réglages effectués, le Mirage Solo devient confortable à porter, et ce, malgré un poids assez élevé de 645 grammes ; à titre de comparaison, l'Oculus Go pèse 467 grammes. La largeur du casque est également suffisante pour que les porteurs de lunettes ne soient pas pénalisés.
Mais tout n'est pas parfait : la mousse qui s'appuie autour des yeux n'est pas très agréable et la partie qui repose sur le front donne vite chaud — nous n'avons heureusement pas constaté d'effet de buée sur les lentilles, même après 3 heures d'utilisation. De même, le fait d'avoir le crâne enserré par un anneau finit par être désagréable et la partie arrière, plus épaisse, est gênante lorsque l'on souhaite poser sa tête contre un mur, un canapé ou un fauteuil. Un défaut surtout gênant si vous voulez, par exemple, regarder un film de manière confortable.
Assez volumineux, le Mirage Solo est un casque très correctement construit, qui inspire confiance en matière de solidité. Il reste cependant difficilement transportable, ce qui est regrettable pour un casque indépendant.
En matière de connectique et de boutons, ce casque de Lenovo est un très bon élève : sur le côté droit, un bouton permet d'allumer l'appareil et deux autres, juste en dessous, gèrent le volume. Une prise mini-jack pour des écouteurs est également présente. De l'autre côté, un connecteur USB-C permet la recharge et un port microSD offre la possibilité d'étendre la capacité de stockage (par défaut de 64 Go). Un très bon point ici, puisque vous n'aurez pas à vous soucier de la place qu'il vous reste sur votre casque.
Le Mirage Solo est vendu accompagné d'une télécommande à reconnaissance de mouvements qui fonctionne sur 6 axes. Cela signifie donc que la profondeur de vos mouvements est prise en compte. Très sobre, elle offre une préhension correcte, sans être exceptionnelle, notamment à cause de sa petite taille et de son côté "glissant". La surface tactile au niveau du pouce est également cliquable, et l'on apprécie la possibilité de régler le volume via deux boutons sur les côtés. Cette télécommande se recharge via un port USB-C et l'autonomie nous a paru excellente (après plus d'une semaine d'utilisation assez intensive, il restait environ 60 % de batterie).
Pour conclure cette partie Ergonomie sur une note négative, évoquons la chauffe, qui s'est avérée étonnamment élevée. Au bout de 2 heures, la face avant du casque est clairement chaude et notre caméra thermique nous a permis de constater une température qui peut monter jusqu'à 41,8°C. Ce ne serait pas trop gênant si le casque n'affichait pas alors toutes les trente secondes un message nous indiquant que "la température est trop élevée et la recharge du casque est interrompue" (quand bien même le casque n'est pas branché). Un problème surtout logiciel, mais particulièrement pénible, puisque l'on est constamment notifié, quelle que soit l'application que nous sommes en train d'utiliser.
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