Calliophis bivirgatus (ou bivirgata) est un bien beau serpent, avec ses rayures bleu électrique, une tête et une queue rouges. Mais comme de nombreux animaux aux couleurs voyantes, il est dangereux. Le serpent corail bleu possède en effet un venin redoutable et mortel, produit grâce à des glandes particulièrement grandes, qui s'étendent sur un quart de la longueur de son corps. Il n'existe aucun antidote contre ce venin. Ce serpent, qui a causé deux décès au siècle dernier, évite en général l'Homme.
Si le serpent corail bleu a un venin exceptionnel, c'est peut-être parce qu'il s'est spécialisé dans la prédation d'autres serpents mortels, comme le cobra. Mieux vaut pour lui, sans doute, foudroyer ses proies. Le venin ne tue pas immédiatement mais il fige la proie par des spasmes musculaires, comme si une immense crampe s'emparait de tout le corps.
Dans une recherche parue dans la revue Toxins, des chercheurs australiens ont analysé le venin du serpent. Ils ont ainsi identifié un nouveau type de toxine appelé calliotoxine qui agit sur les canaux sodium des cellules nerveuses. La toxine provoque une paralysie de tout le corps en « figeant » le système nerveux.
Or, ces canaux sodium font l'objet de recherche car ils peuvent détenir une clé pour de meilleurs traitements antidouleur. « Ce venin frappe un type particulier de canal de sodium qui est important pour le traitement de la douleur chez les humains, » explique Bryan Fry, de l'université du Queensland, dans Sciencealert. Cette recherche pourrait donc aboutir à de nouveaux traitements contre la douleur.
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