Diyarbakir (Turquie) (AFP) - Une puissante explosion, portant la marque des rebelles du PKK, a fait un morts et des blessés vendredi matin Diyarbakir, "capitale" du sud-est à majorité kurde de la Turquie, quelques heures après le placement en garde à vue des deux coprésidents du principal parti prokurde du pays.
Ces gardes à vue, qui représentent un coup de filet sans précédent contre la troisième force politique du pays, surviennent dans un contexte de purges tous azimuts des opposants en Turquie, à la faveur de l'état d'urgence instauré après la tentative manquée de renversement du président Recep Tayyip Erdogan imputée aux réseaux du prédicateur Fetullah Gülen.
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, qui dirigent conjointement le Parti démocratique des peuples (HDP), ont été interpellés avec d'autres députés de leur formation dans le cadre d'une enquête "antiterroriste" liée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Quelques heures après leur interpellation, l'explosion de ce qui semble être un véhicule piégé à proximité d'un bâtiment de la police à Diyarbakir a fait un mort et 30 blesés, selon les autorités. Le gouvernorat de Diyarbakir a pointé du doigt le PKK.
Les arrestations des coprésidents, ordonnées par le parquet de Diyarbakir, frappent à sa tête le HDP, un parti farouchement opposé au président Recep Tayyip Erdogan. Avec 59 députés, c'est la troisième force parlementaire du pays.
Au total, au moins 11 députés du HDP ont été placés en garde à vue, selon une liste diffusée par le parti et par le ministère de l'Intérieur. Parmi eux, figurent des poids lourds, comme Idris Baluken, président du groupe parlementaire HDP, et Sirri Süreyya Önder, figure respectée de la cause kurde.
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