Alors que Pékin a pris des mesures en représailles contre les importations américaines, les marchés financiers ont dévissé, signe d’une crainte réelle que le conflit dégénère.
« J’adore la position dans laquelle nous sommes » : lundi 13 mai, à la Maison Blanche, le président des Etats-Unis, Donald Trump, se disait ravi d’avoir déclenché une offensive commerciale contre la Chine. Les marchés financiers, eux, l’étaient moins. Les places asiatiques étaient nettement orientées à la baisse, mardi, à l’ouverture. La veille, Wall Street avait fortement dévissé, l’indice Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 perdant 2,4 %, tandis que le Nasdaq cédait 3,4 %.
Certes, la Bourse américaine enregistre toujours des gains compris entre 8,5 % et 15,2 % depuis le début de l’année. Il n’empêche, les marchés financiers ont, pour la première fois, peur d’une vraie guerre commerciale avec Pékin. L’affaire a été déclenchée par Donald Trump, qui a décidé la semaine dernière d’augmenter de 10 % à 25 % les droits de douane imposés sur 200 milliards de dollars (178 milliards d’euros) de produits chinois importés. Il a en outre lancé un processus pour taxer, d’ici à fin juin, 300 milliards de dollars d’importations supplémentaires à hauteur de 25 %.
Les Chinois ont riposté dès lundi, annonçant la taxation de 60 milliards de dollars d’importations américaines à des taux allant de 10 % à 25 %. Pékin s’est toutefois laissé une marge de manœuvre : les mesures punitives n’entreront en vigueur que le 1er juin. De surcroît, elles ne concernent pas les Boeing et le pétrole, mais visent principalement les importations fournies par les fermiers républicains du Midwest.
L’administration américaine accorde aussi un petit répit aux Chinois, puisque les biens taxés sont ceux expédiés après le 10 mai. Les premiers conteneurs n’arriveront donc sur les côtes américaines que d’ici deux à quatre semaines. En attendant, d’aucuns veulent croire à un armistice, tandis que Donald Trump entend rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping, en marge du G20 à Osaka (Japon), les 28 et 29 juin.
En position de force
Selon le Wall Street Journal, les Américains ont renversé la table parce que les Chinois auraient refusé de s’engager par écrit à modifier leur législation sur la propriété intellectuelle, les transferts forcés de technologie et les subventions aux entreprises chinoises. « L’accord était là à 95 %, et mes représentants, le ministre des finances Mnuchin et [le représentant au commerce] Robert Lighthizer sont allés en Chine, et on leur a dit que les choses sur lesquelles on s’était complètement mis d’accord, nous n’allions plus les obtenir… J’ai dit : “C’est bon, mettez les droits de douane” », a déclaré M. Trump, qui recevait à Washington le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
Lire la suite : Trump « adore » sa guerre commerciale, Wall Street beaucoup moins
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