PRÉSENTATION
Si certains d'entre vous pensent que nous avons fait preuve de clémence en retardant la sortie du test de l'Anafi, ils se trompent : le premier exemplaire reçu à la rédaction ne fonctionnait tout simplement pas, puis c'est ensuite l'application qui boguait et nous empêchait de voler en toute sécurité. Plutôt que d'annuler le test, nous avons préféré reporter sa diffusion en attendant un exemplaire en bon état de marche pour vous rendre un avis que nous souhaitons exhaustif. Voilà donc qu'entre en scène l'Anafi, drone français catégorie poids plume, armé de son nouveau capteur, d'un nouveau design et d'une nouvelle application pour affronter le Mavic Air et le Mavic Sparkdans unGrand Cirque moderne et ludique.
PRISE EN MAIN
Surprenant. C'est le premier qualificatif qui vient à l'esprit quand on découvre pour la première fois la silhouette du nouveau drone de Parrot. Sorti de sa housse de transport, l'Anafi se dévoile, longiligne, tout fin, presque frêle. Avec ses seulement 67 mm de large et ses 244 mm de longueur on ne peut pas dire qu'il joue les gros bras. Au contraire, son approche se veut tout en finesse et en légèreté. Une légèreté qui se confirme par un poids de seulement 320 grammes mais qui ne permettra pas à l'Anafi de passer sous les fourches caudines de certaines réglementations. En effet, si ce poids dispense les télépilotes de la formation en ligne, les ambitieux ou les fous de la radiocommande ne pourront pas non plus survoler des agglomérations espagnoles de nuit. Ainsi l'Anafi se trouve dans la même catégorie que les DJI Mavic Air et Dji Spark, avec 19 grammes de plus que ce dernier et 82 grammes de moins que le premier.
On s'interroge du coup sur le design si particulier de l'Anafi qui, selon ses concepteurs, s'inspire directement de l'apparence des insectes, de la tête de la guêpe et des mandibules des lucanes. Selon nous, il faut vraiment le chercher ou plisser les yeux par un soir de pleine lune pour en profiter. C'est en tout cas le discours servi par Parrot... et pourquoi pas après tout. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Tant que le drone évite le faciès d'un poulpe écrasé ou d'une Fiat Multiplat, on reste ouvert. Cependant, s'il est un point sur lequel nous ne transigerons pas, c'est bien sur la qualité d'assemblage. Et là, nous restons un peu sur notre faim.
Après quelques semaines d'utilisation, nous ne déplorons pas de casse ni de jeu, mais l'ensemble paraît tout de même bien fragile face à la finition quasi parfaite d'un Mavic Air. Ce dernier, plus massif, inspire davantage confiance. Face au Spark, même constat : la petite bête de DJI tient mieux en main. Autre point, toute la visserie apparente amenuise la finition et le sérieux de la construction, même si c'est pour des raisons pratiques. L'Anafi n'est pas un racer et dans cette gamme de prix, là encore, la concurrence offre une approche visuelle un peu plus haut de gamme. Soulignons néanmoins un avantage certain, le drone ne prend pas de place et s'emporte très facilement dans un sac à dos. Idem pour la radiocommande fournie en kit, qui est aussi compacte (largeur de 149 mm, hauteur de 72 mm).
VOL
Armé de ses quatre moteurs brushless, l'Anafi serait capable de fendre le ciel jusqu'à 55 km/h et d'affronter des vents jusqu'à 50 km/h. Vraiment ?! Direction les terres venteuses de la Somme et de notre impitoyable Val d'Oise. Autant l'écrire tout de suite, nos premiers contacts avec l'Anafi, comme écrit en exergue de ce test, ont été un peu chaotiques. Malheureusement notre premier exemplaire de test a refusé de s'envoler, puis c'est ensuite l'application Freelight 6 qui présentait des bugs et se bloquait alors que le drone était en l'air lorsque nous passions du mode photo au mode vidéo. Un premier contact peu rassurant qui s'est finalement soldé par une réconciliation une fois la mise à jour majeure de l'application disponible fin août.
Pour prendre la voie des airs, il faut dans un premier temps allumer la télécommande (en dépliant l'antenne Wi-Fi qui sert aussi de socle au smartphone), allumer le drone, fixer le smartphone sur la radiocommande et le relier à cette dernière via un câble USB. Le branchement permet de lancer automatiquement l'application et de rentrer dans les paramètres de vol. L'application présente une interface intéressante avec des indications de télémétrie sur la partie supérieure de l'écran et les indications de prise de vue qui sont reportées sur le bas de l'interface. Un radar positionné en bas à droite permet de situer le drone dans son environnement et de voir où il est par rapport à son point de départ.
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