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Dernière cartouche d'une année extraordinairement riche en blockbusters pour les exclusivités PlayStation 4, le nouveau jeu Spider-Man concocté par les développeurs vétérans d'Insomniac Games — et soutenu par les immenses moyens de production de Sony Interactive Entertainment — est une superproduction avare en audace, mais riche d'un univers new-yorkais ravissant et méticuleusement tissé, dont il est difficile de ne pas s'éprendre.

CARACTÉRISTIQUES

  • Support : PS4
  • Genre : Action
  • Editeur : Sony
  • Développeur : Insomniac Games
  • Date de sortie : 07/09/2018
  • PEGI : 16

14 juin 2016. La conférence PlayStation à l'E3 est le théâtre de l'annonce en grande pompe de ce nouveau Spider-Man, qui enflamme soudain les espoirs des fans de voir leur super héros préféré de nouveau à l'affiche d'un jeu digne de son rang, après une quinzaine d'années passées à cachetonner dans des titres médiocres. Deux ans plus tard, à quelques mois de la sortie du jeu, l'engouement laisse place à une certaine forme d'inquiétude, à mesure que les séquences de gameplay dévoilées laissent entrevoir un open world teinté de beat them all aux mécaniques de jeu ultra-convenues.
 
© Marvel / Sony Interactive Entertainment
 
Maintenant que le produit fini est dans nos mains, on ne peut que le confirmer : oui, par bien des aspects, Spider-Man est un décalque peu scrupuleux des Batman Arkham développés par Rocksteady entre 2009 et 2015. Dans certains de ses mini-jeux, dans la façon dont il présente ses quêtes annexes, dans son arbre de compétence... Mais surtout dans ses combats, qui donneront aux habitués de la chauve-souris la plus grande impression de déjà vu : aux vagues d'ennemis qui lui sont opposées, l'homme-araignée répond à coups d'éliminations "discrètes", puis de combos/esquives/contres par lesquels il ne semble très simplement que pasticher son chiroptère de rival.
 
© Marvel / Sony Interactive Entertainment
 
Alors certes, on pourra rétorquer qu'il y a pire modèle que ces Batman, dont les grandes qualités ne sont plus à rappeler. Il n'empêche, ce manque d'innovation est symptomatique d'un titre qui, au premier contact, dégage le malheureux fumet d'un jeu AAA très générique. Ses mécaniques, alternant entre open world bourré à craquer de points d'intérêt et d'objets à collectionner, d'ennemis aux routines d'IA simplistes et prévisibles, et de système de déplacement ne demandant qu'à maintenir un bouton enfoncé pour virevolter entre les gratte-ciels avec une virtuosité sans faille, nous évoque tristement la famille des grosses productions vidéoludiques ne cherchant que la gratification immédiate et constante, plutôt que celles en quête de profondeur ou de challenge ciselé.

Le roi du swing

De ces méthodes de game design assez basses, on est pourtant contraint d'admettre qu'elles fonctionnent ici à merveille, par la force de leur habillage, impeccable comme rarement. On se doit à cet instant de parler de la réalisation somptueuse du jeu, et surtout de ses animations d'une fluidité et d'une élégance ahurissantes, qui parviennent avec une agilité toute singulière à nous faire ressentir l'adrénaline du combo infini, l'ivresse de la vitesse et du balancement.
 
Crédit : Gamekult. © Marvel / Sony Interactive Entertainment
 
Et puis il y aussi une narration globalement très réussie, qui séduira tout particulièrement les fans assidus de l'araignée, dans la mesure où elle brille surtout par les variations très astucieuses qu'elle apporte à une diégèse ayant déjà connu de multiples interprétations, à force de représentations successives sur les écrans de télévision et de cinéma. Le choix très malin des développeurs de situer l'intrigue du jeu huit ans après la genèse du personnage permet non seulement d'éviter de raconter une origin story déjà mille fois rabâchée, mais aussi de distiller de multiples références à l'univers du personnage — quitte parfois à y perdre un peu son chemin. On peut notamment déplorer l'inclusion d'un trop grand nombre de personnages, qui oblige à largement sous-développer certains d'entre eux. Peut-être le jeu attend-il trop du joueur qu'il sache remplir les vides scénaristiques avec son imagination, voire avec ses souvenirs ? Toujours est-il que la multiplication des sous-intrigues est unilatéralement néfaste pour le jeu, parce qu'elle l'empêche d'insuffler une véritable unité temporelle à l'aventure — cette même unité de temps qui faisait notamment la force... des Batman Arkham, justement.

I want to be a part of it, New York, New York!

On y revient toujours ! Spider-Man ne serait-il finalement bon qu'à nous rappeler nos meilleurs souvenirs de Batman ? Non, car ce serait omettre la carte maîtresse gardée dans sa manche par le jeu d'Insomniac Games, une carte maîtresse nommée... Spider-Man. Car la qualité la plus enthousiasmante du titre est tout simplement la façon dont il capte à merveille le ton lumineux, optimiste de l'univers créé par Stan Lee et Steve Ditko, celui-là même qui a toujours été la raison de la popularité immense et incontestée de leur personnage.
 
© Marvel / Sony Interactive Entertainment
 
Point de Gotham lugubre et dépeuplée ici, mais au contraire un Manhattan grouillant de vie, hyperactif, dont le charisme si photogénique est reconstitué à merveille. Une ville dont les habitants alpaguent leur super-héros, discutent avec lui dans le métro, lui réclament des selfies, pourquoi pas même des checks. Une ville dans laquelle Peter Parker n'est pas solitaire, mais entouré de nombreux autres héros, plus modestes, mais sans qui son alter ego Spider-Man ne serait rien. Une ville, enfin, dans laquelle même les super-méchants ne sont jamais intrinsèquement mauvais, mais au contraire intéressants parce que leurs mauvaises actions contredisent leur bon fond.

"Aider une personne, c'est aider tout le monde"

Il y a quelque chose de profondément attirant dans la bienveillance qui coule dans les veines de cette radieuse Grande Pomme et de sa population. C'est elle qui fait que l'on se sent si bien quand on y plonge, c'est elle qui nous fait avoir beaucoup de tendresse pour ses personnages. C'est elle aussi qui fait que, lorsque se présentent les moments plus sombres voire désespérés du scénario — car il y en a —, ceux-ci se trouvent d'autant plus frappants et déchirants ; et qu'ils confèrent ainsi à l'aventure le rythme dont elle a besoin pour rester haletante sur toute son assez généreuse durée. C'est enfin elle qui fait que, lorsque le générique de fin se présente, on ressent bien cette petite boule au ventre, ce petit vide typique des jeux dans lesquels on serait bien resté immergé encore quelques heures supplémentaires. Face à cela, toutes les ratiocinations du monde sont réduites à l'impuissance.

Lire la suite : Test : Marvel's Spider-Man : sans génie, mais avec du cœur


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