Alep (Syrie) (AFP) - La ville syrienne d'Alep risque de se transformer en un "gigantesque cimetière" après la fuite de 50.000 personnes des quartiers rebelles assiégés, terrifiées par les combats et les bombardements menés par le régime, selon un responsable de l'ONU.
Alors que la principale coalition de l'opposition syrienne a réclamé à l'ONU des "mesures immédiates" pour protéger les civils d'Alep-Est, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité s'est achevée mercredi sans résultat, nouvelle preuve de l'impuissance de la communauté internationale face au conflit syrien.
"Nous supplions" les belligérants "de faire tout leur possible pour protéger les civils et pour permettre l'accès à la partie assiégée d'Alep-Est avant qu'elle ne devienne un gigantesque cimetière", a déclaré le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien, appelant le gouvernement syrien à autoriser l'entrée "en toute sécurité" de camions d'aide humanitaire dans Alep-Est.
En visite en France, le président du conseil local des quartiers rebelles de la ville, Brita Hagi Hassan, a demandé pour les civils "un passage sécurisé sous contrôle de l'ONU vers la province d'Alep" tenue par les rebelles. Car "le régime règle ses comptes avec les gens qui fuient vers les zones qu'il contrôle", a-t-il souligné.
Outre le bombardement de files de fuyards, "les hommes de moins de 40 ans sont arrêtés - 2.000 personnes selon nos informations -, le reste des familles sont placés dans des centres de détention. Nous savons également que neuf personnes qui ont fui vers les quartiers tenus par les milices kurdes à Alep ont été exécutées", selon lui.
Soutenues par des bombardements intensifs, les forces du régime de Bachar al-Assad avaient lancé le 15 novembre une offensive pour reprendre Alep-Est, dont elles ont depuis conquis près de 40%, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Elles poursuivent notamment leur avancée dans le quartier de Cheikh Saïd (sud-est), selon l'agence officielle Sana.
- 'Pluie d'obus' -
"C'est une véritable pluie d'obus, on ne peut se risquer dehors", a témoigné un correspondant de l'AFP cloîtré chez lui.
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