Un ex-grand flic qui passe dans le privé mais continue d'user de ses réseaux ou de son aura pour obtenir privilèges ou informations secrètes: Bernard Squarcini a été mis en examen mercredi dans une enquête à tiroirs, où apparaît notamment sa collaboration chez LVMH.
- SOUPÇONS DE VIOLATIONS DU SECRET DE L'ENQUETE -
Une partie des faits reprochés à celui qu'on surnomme le "Squale" remontent à 2013. Ils trouvent leur origine dans des écoutes judiciaires ordonnées dans une enquête visant Ziad Takieddine, dans laquelle cet intermédiaire a été récemment condamné. Révélé par Le Monde, le rapport de police montre que Bernard Squarcini appelle encore souvent à cette époque ses anciens subordonnés à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qu'il a dirigée jusqu'en 2012, avant d'être écarté par la gauche au pouvoir en raison de sa proximité avec Nicolas Sarkozy.
En 2013, l'ex-patron du renseignement a fondé une société privée de conseil en sécurité, Kyrnos. Mais à la DCRI, devenue DGSI en 2014, certains l'appellent toujours "chef", relèvent les enquêteurs. Un policier de la DGSI, resté très lié à son ancien patron, a été mis en examen, notamment pour violation du secret professionnel et compromission du secret de la défense nationale.
Ses contacts vont au-delà de son ancien service. D'après ce rapport, dont l'AFP a eu connaissance, Michel Gaudin, directeur de cabinet de l'ex-président Nicolas Sarkozy, lui demande le 4 avril 2013 s'il est possible de récupérer une note de la direction centrale de la police judiciaire sur l'affaire Cahuzac, un élément pourtant couvert par le secret de l'enquête. Quelques jours plus tôt, Bernard Squarcini contacte un haut fonctionnaire de police en Corse et s'enquiert des investigations sur l'assassinat de l'ex-bâtonnier d'Ajaccio, Me Antoine Sollacaro. Parallèlement, il échange des SMS avec une proche d'un des suspects en garde à vue.espondances par personne dépositaire de l'autorité publique.
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