Le député LRM a demandé lui-même au président de l’Assemblée nationale la levée de son immunité parlementaire.
Le parquet de Nanterre a demandé la levée de l’immunité du député LRM Thierry Solère, soupçonné de fraude fiscale. L’élu des Hauts-de-Seine fait l’objet depuis 2016 d’une enquête préliminaire menée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), après une plainte déposée par Bercy à la suite d’informations parues dans Mediapart.
M. Solère a fait savoir qu’il avait lui-même envoyé en parallèle un courrier à François de Rugy, président de l’Assemblée, pour lui demander la levée de son immunité. « Je demande depuis un an à être entendu dans cette enquête ! Et je ne souhaite pas m’abriter derrière cette immunité », a-t-il précisé.
Faits révélés en 2016
Les faits dont on le soupçonne remontent à 2010-2013, alors qu’il était conseiller régional LR d’Ile-de-France et lieutenant de Bruno Le Maire. L’élu travaillait en parallèle comme conseiller stratégique dans le privé, « cumulant (…) son mandat parlementaire avec un poste (…) qui lui rapporte 12 000 euros par mois », avait révélé Mediapart en septembre 2016.
A l’été 2017, Le Canard enchaîné mentionnait lui aussi dans ses colonnes que Thierry Solère avait « omis de régler une partie de ses impôts sur le revenu de 2010 à 2013, ainsi que la taxe foncière de la dernière année ». Un « oubli » qui lui avait valu « une saisie arrêt sur salaire », selon l’hebdomadaire.
L’élu, qui présidait la commission d’organisation de la primaire à droite en vue de la présidentielle, avait expliqué avoir« fait l’objet d’un contrôle classique, au lendemain de [son] élection à l’Assemblée nationale en 2012, lié à [ses] activités de profession libérale exercées à l’époque ». « Ce contrôle s’est terminé il y a deux ans » et « l’administration ne m’a évidemment pas appliqué la pénalité de 80 % qui sanctionne la fraude fiscale », avait-il souligné.
« Je n’ai commis aucun délit fiscal. Je suis parfaitement à jour de tous mes impôts et la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique m’a donné quitus de ma déclaration en date du 2 juin 2015 », ajoutait l’élu LR (passé depuis dans les rangs macronistes).
Il s’était alors dit « victime du cabinet noir de l’Elysée » – François Hollande étant président –, la primaire de la droite et du centre étant « sa cible ».