Au lendemain de leurs victoires à l’élection présidentielle et aux législatives, Emmanuel Macron et les stratèges de La République en marche (LRM) se projetaient déjà vers les élections sénatoriales, rêvant de faire basculer la majorité dans la seconde chambre parlementaire. Ils imaginaient déjà la « vague Macron » déferlant sur le Palais du Luxembourg, lors du scrutin du 24 septembre, qui renouvellera la moitié des sièges (170 sur 348).
Près de trois mois plus tard, les mêmes ont sérieusement revu leurs objectifs à la baisse. Lucide, l’exécutif a déjà intégré que la prise de cette institution se révélait désormais quasiment impossible. « Nous ne nous attendons pas à un raz-de-marée » au Sénat, a déclaré le porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Christophe Castaner, le 27 août, sur BFM-TV.
Un discours qui rompt avec celui entonné en juin, lorsque le pouvoir tablait sur un groupe LRM massif au Sénat, susceptible de devancer celui du parti Les Républicains (LR), largement majoritaire (142 sièges).
L’équation demeurait compliquée mais « jouable », selon les stratèges de la majorité présidentielle. Cela supposait qu’à l’issue du scrutin, le groupe LRM totalise près de 90 sièges et noue une alliance avec l’Union centriste (42 sièges), où cohabitent des UDI et des MoDem, ainsi qu’avec les 16 élus radicaux du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE). Mais le scénario rêvé est loin de se réaliser.
Point faibleAlors qu’il a vocation à attirer des élus venus de tous horizons, le groupe LRM au Sénat – qui comptait 25 membres déclarés lors de sa création, le 27 juin – n’en compte à l’heure actuelle que 29, majoritairement issus du Parti socialiste. Ni les radicaux ni les centristes ne se montrent réellement sensibles aux sirènes macronistes.
Les espoirs de conquête du parti présidentiel sont d’autant plus minces que les deux tiers du groupe actuel sont...
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