Le pouvoir assure avoir tiré un trait sur l’arrogance des débuts, et privilégier désormais le dialogue. Mais les foyers potentiels de contestation ne manquent pas.
C’est paisible, Bormes-les-Mimosas (Var). Le village s’alanguit sur son rocher au-dessus de la Méditerranée, insouciant comme un lézard au soleil. On danse avec le démon de minuit, on boit des anisettes et on accueille avec chaleur le voisin venu passer l’été au fort de Brégançon. Samedi 17 août, Emmanuel et Brigitte Macron participent pour la deuxième année d’affilée à la cérémonie commémorant la libération de la ville, en 1944. L’habitude, espère-t-on au village, pourrait devenir un rituel. Dans le bain de foule, une femme s’adresse au président de la République, les larmes aux yeux : « Si vous saviez comme je suis contente de vous rencontrer. » Même les angoisses sur la future réforme des retraites se formulent avec nuance. « On sait que c’est compliqué… », convient une jeune femme. La pente est douce vers la rentrée.
L’exécutif a bon espoir de trouver devant lui un terrain plus dégagé qu’à la même époque en 2018. Nicolas Hulot et Gérard Collomb quittaient alors le gouvernement, l’affaire Benalla passait l’été, et personne ne voyait que les « gilets jaunes » se dessinaient à l’horizon. « Il n’y a plus Nicolas Hulot au gouvernement, donc il ne peut plus démissionner », plaisante-t-on aujourd’hui à Matignon, à la veille du conseil des ministres de rentrée, mercredi 21 août.
Les ronds-points se sont vidés, le taux de chômage est descendu à son plus bas niveau depuis dix ans (8,5 %), et les oppositions – à l’exception de Marine Le Pen – ont été pour la plupart laminées par les élections européennes. Pendant ce temps-là, l’agenda des réformes à venir de l’« acte II » du quinquennat est plein : retraites, ouverture de la PMA à toutes les femmes, loi antigaspillage, en faveur des élus locaux, etc. Jusqu’ici tout va mieux, veut-on croire.
« Ecoute, dialogue, proximité »
« La rentrée 2019 se présente sous de meilleurs auspices que celle de 2018. A condition que nous tirions tous les enseignements de l’année compliquée que nous venons de vivre, estime Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale. Même si nous aurions préféré l’éviter, c’est une chance que cette crise des “gilets jaunes” se soit produite si tôt dans le quinquennat. Elle a servi d’alerte, nous a permis de corriger un certain nombre de fragilités, en particulier dans notre relation aux Français. »
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