Découvert lors d'une longue campagne entre 2010 et 2014 (voir l'article au bas de celui-ci), ce vaste récif corallien de plus de 1.100 km de longueur s'étale près de la côte américaine entre la Guyane française et l'État de Maranhão, au Brésil. Caché dans les eaux boueuses du mélange entre le fleuve Amazone et l'océan, il recèle une diversité étonnante, avec une riche faune composée de coraux, d'éponges et de poissons, ainsi que d'abondantes algues rouges (des rhodophytes).
Il vient d'être exploré à l'aide d'un sous-marin, à une centaine de kilomètres des côtes brésiliennes, à une profondeur de 220 m, par des biologistes des universités fédérales de Parà et de Rio de Janeiro. Dans ces eaux presque sans lumière, au sein d'une région aussi vaste (9.500 km2), où se mêlent eau douce, eau de mer et sédiments en tout genre, l'écosystème est lui aussi complexe. Sa biodiversité en témoigne d'ailleurs, avec des espèces mal connues ou pas connues du tout. Les images que nous présentons ici montrent notamment des rhodophytes et des éponges. Pour les biologistes marins, l'endroit est un trésor.
Y a-t-il du pétrole près du récif ?
Si les photographies arborent le copyright Greenpeace, c'est que le sous-marin était opéré depuis un navire de cette ONG, l'Esperanza. La mission et la diffusion des images sont en effet un acte militant au moment où, explique Greenpeace, des projets de forage sont lancés par les groupes BP et Total pour explorer cette zone (mais pas nécessairement sur le récif lui-même), dont le sous-sol pourrait recéler des réserves de pétrole, de 15 à 20 milliards de barils selon l'ONG (un baril représentant à peu près 159 litres).
Dans son communiqué, Greenpeace rapporte que 95 puits ont déjà été forés dans cette région et que 27 ont dû être abandonnés à cause d'incidents mécaniques, engendrés par les conditions difficiles, tandis que les autres se seraient révélés sans intérêt économique.
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