Les nappes phréatiques souffrent du réchauffement climatique. Ou plutôt, devrions-nous dire : « souffriront ». Car en la matière, l'inertie de la nature est grande. Des chercheurs demandent à ce que ces impacts futurs soient pris en compte dès aujourd'hui lors de l'élaboration des politiques de gestion de l'eau.
Au début de l'année 2018, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) signalait un niveau de nappes phréatiques anormalement bas en France. Aujourd'hui, une équipe internationale de chercheurs présente des conclusions inquiétantes en la matière. Le pire resterait à venir. Il serait capital de le prendre en considération dès à présent.
Rappelons que les nappes phréatiques constituent aujourd'hui la première source d'eau potable de la planète. Celles-ci se rechargent régulièrement et lentement, grâce aux précipitations, pour se décharger ensuite dans les rivières et autres étendues d'eau. Parmi les phénomènes qui mettent en danger ce cycle : l'explosion de la population mondiale et le réchauffement climatique.
Une incroyable latence
Sous l'impact de ce dernier, en effet, les sécheresses se multiplient. Et même si cela semble paradoxal et moins intuitif, les épisodes de précipitations trop intenses n'arrangent pas la situation. Mais le véritable sujet de l'étude présentée par les chercheurs aujourd'hui est la réaction des nappes phréatiques dans le temps.
« Ce qui se produit aujourd'hui va avoir un effet de latence vraiment important », met en garde Mark Cuthbert, de l'université de Cardiff (Royaume-Uni). Car l'infiltration de l'eau dans le sol peut prendre plusieurs siècles. Ainsi, son étude, basée sur des données de nappes phréatiques et des modèles informatiques, conclut que, d'ici cent ans, seule, la moitié des réserves pourrait se recharger. Cela entraînerait d'importantes pénuries d'eau, notamment dans les zones du globe déjà les plus arides.
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