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Le chef de file de La France insoumise est revenu sur les mauvais résultats aux élections européennes et sur les critiques qui sont apparues dans la foulée.

« Que peut-on faire à part se remettre au combat ? » Un mois après la déroute de La France insoumise aux élections européennes – 6,3 % des voix –, Jean-Luc Mélenchon a tenté de remobiliser les militants, dimanche 23 juin, devant l’assemblée représentative du mouvement, au bois de Vincennes.

Alors que le député des Bouches-du-Rhône ne s’était pas exprimé depuis le scrutin européen, il est revenu sur ce silence dimanche : « On a dit : “Va-t-il parler ?” Ai-je jamais fait autre chose ? » Il ne s’agissait pas de « pleurnicher et contempler les boyaux fumants, mais de faire ce pourquoi on est responsable d’un mouvement ».

Avant de démentir toute velléité de mise en retrait des instances dirigeantes de LFI : « Mon rôle est consubstantiel au mouvement », notamment parce que « c’est moi qui étais candidat à la présidentielle », a-t-il dit. Même si « ce n’est plus moi qui ouvrirai toutes les réunions », a-t-il ajouté en référence à la réorganisation interne entérinée ce week-end, notamment la désignation du député Adrien Quatennens comme coordinateur. Avant de poursuivre :

« Une page est en train de se tourner aujourd’hui. Il va se passer autre chose après, de différent. C’est la fin du cycle de la période de l’élection présidentielle où naissait le mouvement de La France insoumise. »

Il a également esquissé un mea culpa :

« Nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas parfaits, () j’avoue que j’ai consacré beaucoup d’énergie au groupe parlementaire ».

Critiques de Clémentine Autain

Le chef de file de La France insoumise est également revenu sur les tensions qui traverse le mouvement depuis le scrutin européen. Depuis plusieurs semaines, des figures de LFI ne cessent, en effet, d’alerter la direction, notamment M. Mélenchon, des dysfonctionnements en matière de démocratie interne. Cette « crise » a atteint son paroxysme début juin quand Le Monde s’est procuré une longue note interne rassemblant ces griefs. Ce texte de cinq pages, signé par une quarantaine de cadres et militants « insoumis », dénonçait « un fonctionnement dangereux pour l’avenir du mouvement ». Deux jours après cette publication, Charlotte Girard, ex-responsable du programme et très appréciée des militants, annonçait son départ de LFI.

Dernier épisode en date, ce dimanche, lorsque la députée LFI Clémentine Autain s’est étonnée de la manière dont a été nommé, samedi, Adrien Quatennens comme coordinateur du mouvement. A la question sur la façon dont il a été désigné, Mme Autain a répondu :

« Je ne sais pas, je ne peux pas vous répondre pour cette question. Je sais qu’un organigramme a été présenté hier avec des nominations. »

Pour Clémentine Autain, cette procédure « n’est pas qu’une histoire de transparence ». « La difficulté à laquelle sont confrontés beaucoup de militants de La France insoumise », a-t-elle poursuivi, « c’est de saisir où se décide la ligne stratégique, comment sont prises les décisions, et, au fond, est-ce qu’on peut à La France insoumise ne pas être d’accord sans être mis vraiment au ban ? » Après les élections européennes, Mme Autain avait été une des premières à critiquer le positionnement de La France insoumise en réclament une ligne moins clivante et un ancrage résolument à gauche.

Face à ces critiques, M. Mélenchon lui a répondu directement dimanche. Concernant la nomination de M. Quatennens :

« Aurait-il fallu faire un appel à candidature ? () j’ai proposé et personne n’a dit “quelle horreur” ! () c’est mon boulot bon sang ! »

Puis sur la ligne du mouvement :

« Une force, LFI, est là, qu’aucune autoflagellation de convenance de la gauche officielle mondaine ne viendra abattre ! », s’est-il exclamé. « Ce mouvement restera un mouvement, il ne peut pas être un parti politique », et ceux qui aiment « les délices des batailles pour les virgules, des couteaux tirés dans les couloirs, se sont trompés d’adresse ».

Pas « par caprice personnel », même si « après tout j’y aurais bien droit, c’est moi qui ai fondé la boutique », s’est amusé le patron des députés « insoumis ». « Nous sommes dans une arène, pas dans un examen », a-t-il lancé, contre la pensée – « puérile », selon lui – que les « difficultés » viendraient « parce [qu’il n’est] pas assez poli ! »


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