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Marine Le Pen a lancé la bataille dès l’échec de la droite aux européennes. Objectif : des ralliements, voire des alliances.

Une droite réduite en ruines, une gauche émiettée en archipel : l’occasion était trop belle pour que le Rassemblement national (RN) paresse jusqu’à la rentrée de septembre. Dès le soir de sa victoire aux élections européennes, le 26 mai, Marine Le Pen lançait la bataille des municipales depuis sa tribune triomphante.

A peine trois semaines plus tard, sa stratégie éclatait à ciel ouvert à La Rochelle, où était réuni le conseil national de son parti, dimanche 16 juin. La présidente de l’ex-FN était venue y lancer son filet alors que Les Républicains (LR) traversent une crise profonde depuis leurs 8,5 % péniblement réunis au scrutin européen, et profiter de la débandade à droite : « Je lance un appel vibrant de La Rochelle à tous ceux qui, chez LR, n’ont pas envie d’être embrigadés dans l’armée d’Emmanuel Macron. (…) Nous sommes prêts à discuter avec eux, à mettre en œuvre des plates-formes d’action communes. »

Objectif : dépecer LR de leur dernier trésor, leur réseau d’élus locaux. Et le parti d’extrême droite peut compter sur sa récente prise de guerre, l’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu député européen sur la liste RN sans adhérer officiellement au parti lepéniste. Le transfuge n’est pas peu fier de sa dernière trouvaille pour venir enquiquiner son ancien camp : relancer la « droite populaire », ce courant né au sein de l’UMP en 2010 et promoteur, grâce à certaines de ses figures, de l’union des droites. Un label qui a désormais vocation à réunir, selon M. Mariani, « tous ceux qui se reconnaissent dans la droite bonapartiste et souverainiste », mais sont encore réticents à prendre leur carte au RN. « N’oubliez pas que j’ai été ministre de Sarkozy qui disait : “il faut toujours parasiter le calendrier de ses concurrents” », s’amuse-t-il.

La marque ne sera officiellement réveillée qu’en septembre, pour relancer dès la rentrée ce que l’ancien ministre nomme « le débat interdit » : celui des alliances avec l’ex-FN aux municipales. Ce qui lui laisse surtout le temps de trouver quelques ralliements. A-t-il profité de sa virée dans le Vaucluse, samedi 22 juin, pour faire, en marge des assises municipales de la fédération RN à Carpentras, du rabattage d’élus de droite ? « De l’explication pédagogique aux élus LR », corrige-t-il en souriant.

Il n’est pas le seul à s’appuyer sur la défaite de LR pour pousser à l’émergence de listes d’union des droites aux municipales. Comme Marion Maréchal ex-Le Pen, qui a surfé sur l’anniversaire de son école lyonnaise pour entreprendre une tournée médiatique très politique et asséner que l’alliance des deux partis était « inévitable ».


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