Alors que le débat actuel sur les crèches de Noël dans les mairies ravive les questions autour de la laïcité en France, cette dernière revêt la plupart du temps deux visages bien distincts, mais tout aussi néfastes à un débat serein sur la place de la religion en France.
Atlantico : Dans quelle mesure certains défenseurs de la laïcité aujourd'hui en France incarnent-ils une laïcité dite "peureuse", ne souhaitant pas évoquer notamment les crèches de Noël dans les mairies pour ne pas attiser les tensions dans la société ?
Philippe d'Iribarne : On croyait résolue la question de la laïcité, dans une sorte d’armistice tellement durable qu’il pouvait être considéré comme une vraie paix, entre l’Eglise catholique et la République. Mais la présence de l’islamisme militant, avec son projet d’emprise sur la société française, remet la question à l’ordre du jour. On peut comprendre que la crainte de voir ressurgir les tensions qui ont marqué notre société au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat incite à éviter tout qui peut conduire à une remise en cause d’un statu quo laborieusement acquis.
Parallèlement à cela, n'y a-t-il pas également en France un autre visage de la laïcité, beaucoup plus radical et souhaitant supprimer de l'espace public toute trace de l'héritage judéo-chrétien de la France ?
Oui, il y a effectivement des courants attachés à une forme de religion laïque qui entendent profiter des tensions actuelles pour reprendre le combat contre l’ennemi de toujours. Mais on trouve aussi une tout autre attitude à l’égard de la laïcité, inspirée par le rejet de l’héritage chrétien, chez les islamo-gauchistes qui se proposent, en mettant en avant une laïcité « ouverte », de noyer les traces chrétiennes dans le flot des traces musulmanes. Pendant ce temps, les adeptes laïcards d’une laïcité dure peuvent être rejoints par des courants (...)lire la suite sur Atlantico