Le programme de débat de France 5 s'est retrouvé piégé par le manque de pluralisme de ses invités. Lors de l'émission du vendredi 1er septembre consacré à Mélenchon, ceux-ci n'ont pas tardé à déverser un flot ininterrompu de critiques, tous unanimes, sans contradicteur aucun.
Pas de place pour la contradiction. Ceux qui auront regardé l'émission de débat C dans l'air* sur France 5 le vendredi 1er septembre, rassemblant quatre "experts" autour du présentateur Bruce Toussaint, auront peut-être eu l'impression de voir double, triple... voire quadruple. Quatre beaux représentants de la pensée unique libérale rassemblés pour s'attaquer au sujet principal retenu : "Mélenchon ne lâche rien". Devait être évoquée la stratégie du leader de la France insoumise face au gouvernement d'Emmanuel Macron et à la réforme du Code du travail.
De par l'orientation politique de ses invités, l'émission s'est vite transformée en séance de "Mélenchon-bashing" presque cathartique pour les journalistes qui intervenaient, visiblement peu ouverts aux idées de la France insoumise et à son chef de file. L'équipe de C dans l'air avait réuni autour du présentateur Bruce Toussaint des chroniqueurs allant de la gauche libérale à la droite... libérale. Etaient présents Bruno Jeudy de Paris Match, Nathalie Saint-Cricq de France 2, et Matthieu Croissandeau de l'Obs, auxquels s'ajoutait le sondeur Jérôme Fourquet (IFOP). Autant dire qu'avec un spectre d'opinions aussi réduit, la contradiction aurait été surprenante. Rassurez-vous, aucun désaccord n'a opposé les chroniqueurs durant l'heure qu'a duré l'émission. Le problème, c'est que la critique de Jean-Luc Mélenchon a souvent viré à la caricature la plus grossière, minant la crédibilité de ses émetteurs.
C'est Nathalie Saint-Cricq qui a ouvert le bal, jugeant que Mélenchon était un adversaire "pratique" pour Emmanuel Macron : "Il est caricatural, extrême à chaque fois qu'il prend une position". Matthieu Croissandeau appuie la chef du service politique de France 2, en montrant le dédain qu'il éprouve envers les 17 députés de la France insoumise : "Ils savent faire le show. Un coup on vient sans cravate, un coup on vient avec des spaghettis à l'Assemblée, et tout le monde trouve ça formidable, déplore l'éditorialiste de l'Obs. Leur discours n'a pas besoin d'être amendé, ils répètent absolument tous la même chose." La discussion s'oriente sur l'utilisation habile que font les Insoumis du système médiatique pour faire avancer leurs idées. Jérôme Fourquet ne fait pas vraiment dans la finesse au moment de manier la métaphore, estimant que Jean-Luc Mélenchon a la même stratégie que le bolchévik Lénine, qu'il cite : "Les capitalistes nous vendront jusqu'à la corde qui nous permettra de les pendre."
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