Ils veulent en finir avec la masturbation et le porno et se retrouvent sur StopFap. Du grade de « déchet » à celui d’« empereur » chacun mène son propre combat.
Venu des Etats-Unis, le mouvement « NoFap » se développe petit à petit : des hommes qui souhaitent arrêter de regarder du porno et moins se masturber (« to fap ») se soutiennent les uns les autres.
C’est sur le forum des 18-25 ans de Jeuxvideo.com que Tony (les prénoms ont été modifiés), le fondateur de StopFap s’est aperçu d’un tel engouement. Des challenges d’abstinence y étaient organisés.
Séduit par le concept, le développeur web s’est fixé l’objectif de lancer un site similaire avec quelques améliorations, comme un tchat et des statistiques sur les performances. Il est lui-même un abstinent, il désirait s’entourer d’autres personnes dans son cas. L’idée a du succès. La plateforme compte environ 1 300 adhérents, majoritairement hétérosexuels.
Résister à la tentation
Dès qu’un candidat commence le challenge StopFap, il s’engage à arrêter de se masturber. Toute éjaculation est éliminatoire et le propulse au bas du classement, au rang de « déchet ».
Son parcours vers l’abstinence recommence alors à zéro. Chaque adepte doit aussi signaler quand il visionne du porno ou se masturbe, même sans éjaculer.
Tony explique :
« En soi, le fait de se masturber n’est pas un problème. Mais l’accès gratuit et illimité aux sites pornographiques a exacerbé cette pratique, qui en est devenue maladive pour certains. Avant de découvrir le porno, à 17 ans, je ne me masturbais jamais et n’en éprouvais pas le besoin. »
Depuis, il lutte pour résister à la tentation. Il est bien décidé à dépasser son record de 42 jours d’abstinence.
Retrouver une vie normale
Chacun a ses motivations. Même si le site a pour slogan « moins de branleurs pour un monde meilleur », peu en parlent de façon idéologique. Ils avancent plutôt des raisons pratiques.
Alex, par exemple, espère retrouver une vie normale. Il estime que trois heures passées chaque jour devant son écran d’ordinateur à regarder du porno sont du gaspillage de son temps.
Certains d’entre eux souffrent d’anorgasmies. Ils ne ressentent aucun plaisir au moment de l’orgasme. Alex précise :
« Quand j’éjacule, je ressens brièvement une sensation, d’une à deux secondes, avant de ne plus rien avoir. »
De son côté, Tim, 18 ans, ne parvenait plus à avoir d’érection sans le secours du porno.
Maxime, lui, veut dépasser la « mauvaise image » des relations entre les hommes et les femmes que le porno lui a mis dans la tête...
Lire la suite : « Putain, j’ai failli craquer ! » Un challenge en ligne pour arrêter de se masturber