Didier a 58 ans et des grands enfants, un « physique ordinaire » et une « bite normale ».
On a beau demander, Didier (le prénom a été changé) ne mettra pas sa webcam en marche sur Skype. Tant pis, tant mieux : sans image, uniquement du son, l’ordinateur se déguise en confessionnal.
Didier a 58 ans et des grands enfants, un « physique ordinaire » et une « bite normale ». Il habite dans une ville moyenne de province. Didier voulait témoigner dans notre rubrique Vie de baise pour que quelqu’un de son âge figure dans notre collection.
Pendant les trois heures que dure notre entretien, Didier n’essaie pas de se hisser comme porte-parole des hommes de sa génération, il parle avec détachement de lui. Il a connu la satisfaction sexuelle sur le tard, « comme dans un livre de Houellebecq », dit-il.
Jusqu’à ses 40 ans, environ, Didier a vachement galéré. Pour lui, le sexe n’est pas inné. C’est compliqué, ça se construit, ça part trop vite ou ça débande.
Mais le sexe, c’est simple aussi. Il a fallu que la mère de ses enfants – son ex – lui introduise un concombre dans l’anus pour le débloquer, et lui ouvrir de nouvelles voies : celles menant au SM et à la « sérénité sexuelle ».
A lui de vous en parler.
Ma sexualité
Aujourd’hui, j’ai deux sexualités avec deux femmes différentes, ma copine et ma maîtresse.
A. [les initiales de A. et B. ont été changées, ndlr], c’est ma copine. Elle n’habite pas en France. Avec elle, c’est pas intense, la vie de couple la plus banale. Elle prend l’avion, je vais la chercher à l’aéroport, on mange, on prend une douche, on se met nus au lit et on s’envoie en l’air de face, de dos, les positions les plus basiques, pas de fellation, pas d’accessoires. Toujours le même scénario. C’est pas très excitant mais je ne m’en lasse pas. Je suis toujours en manque puisque je la vois peu.
B., c’est ma maîtresse. Avec elle, c’est carrément l’inverse de A., c’est intense. Si je lui montre ma queue, comme ça, là, elle va se jeter dessus, elle me branle et me suce dans la voiture. Si je lui montre pas ma queue, elle est du genre à me descendre ma braguette et me sucer debout. A partir du moment où le verrou saute dans sa tête, il peut se passer plein de trucs.
Elle aime beaucoup se faire dominer, sodomiser et les pratiques SM. A chaque fois, elle devient mon esclave sexuelle consentante. Et pour l’exciter encore plus, je lui dis : « Tu peux faire la même chose avec moi. » Et elle le fait. Bon, par contre, il faut que j’espace mes rencontres avec A. et B. Je suis incapable de bander avec A. si j’ai baisé la veille avec B.
Je m’envoie en l’air deux fois par mois en moyenne. Parfois, quand la pression monte, une sorte d’alerte physiologique, un signal s’active dans ma tête. Je suis à bloc, alors je me branle sur un porno. Un site quelconque, cinq minutes de visionnage de couples qui s’envoient en l’air ou de nanas bien gaulées. Ça va vite. Parfois, je pense à B. et m’imagine ce que je vais lui faire.
Ma sexualité n’est pas pleinement satisfaisante dans la mesure où c’est très épisodique, mais en vieillissant, il y a une sorte de philosophie des choses qui s’installe, y compris dans le domaine de la sexualité. « Bon, bah voilà, j’ai raté des trucs dans ma vie, le sexe en fait partie, mais de toute façon, maintenant, faut que j’en profite autant que je peux. »...
Lire la suite : Didier, 58 ans : « Une sodomie et un concombre m’ont décoincé »