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Les deux candidats qualifiés dimanche soir pour le second tour de la présidentielle ne viennent ni des partis traditionnels ni des primaires de la droite et de la gauche.

Le suspense aura duré jusqu’au bout. Et le résultat est à la hauteur : totalement inédit sous la Ve République. Deux candidats, hors des partis traditionnels, s’affronteront au 2nd tour. Les Français exigeaient du changement, du renouvellement : ils ont qualifié Emmanuel Macron. Mais ils ont aussi exprimé leur colère et leur défiance envers les politiques, et ils l’ont fait en choisissant Marine Le Pen. Sans que cette présence de la candidate FN, annoncée par les sondages, provoque l’immense émoi de 2002.

La sensation Macron

Du jamais-vu ! Qui connaissait vraiment M. Macron il y a un an encore ? L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, choyé par François Hollande, qui goûtait «son humour et sa vivacité d’esprit», propulsé ministre de l’Economie à la fin de l’été 2014, se retrouve aujourd’hui à 39 ans en position d’être élu président de la République. De toutes pièces, à partir de rien, il a créé son mouvement En Marche !, né avec quelques clics sur Internet ! Suscitant au départ l’ironie chez ses amis socialistes — chef de l’Etat en tête — qui ne le prenaient pas vraiment au sérieux. «Un scénario dont on nous répétait qu’il était impossible», s’émerveillait dimanche soir son fidèle soutien Gérard Collomb, le maire PS de Lyon. Comme pour provoquer, il refuse de jouer le jeu des partis et donc des primaires, appliquant au pied de la lettre le précepte cher à de Gaulle — qu’il citera d’ailleurs à tour de bras lors de la campagne : une présidentielle, c’est la «rencontre d’un homme et d’un peuple». Pari pour l’instant gagnant.

Le Pen, bis repetita

Quinze ans après le «coup de tonnerre» du 21 avril 2002 qui avait qualifié pour la première fois l’extrême droite au 2nd tour de la présidentielle, la fille de Jean-Marie Le Pen réédite la performance. Certes, elle ne vire pas en tête, comme elle l’espérait pour bénéficier d’une dynamique permettant d’envisager une victoire le 7 mai. Mais en pourcentage (21,4 % contre 16,9 % pour Jean-Marie Le Pen en 2002) comme en nombre de voix, elle fait mieux que le patriarche frontiste. Avec plus de 7.6 millions de voix, Marine Le Pen dépasse le record historique de suffrages du FN. Confirmant l’implantation croissante du Front national dans le pays : à chaque scrutin, désormais, le parti lepéniste s’impose comme la deuxième ou troisième force d’un paysage politique en plein bouleversement...

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