Nous sommes allés à la rencontre de ces électeurs qui, par le passé, votaient massivement à gauche mais qui aujourd'hui sont désabusés et bien souvent indécis. Mélenchon, Le Pen, mais aussi Macron se partagent les intentions de vote des ouvriers.
Ce sera l'un des enjeux de la présidentielle. Les candidats à la primaire de la gauche, qui battent aujourd'hui la campagne, savent que le vote des ouvriers sera déterminant pour l'élection du prochain locataire de l'Elysée. Car la classe ouvrière n'est plus ce qu'elle était, et il faut remonter à 1981 pour qu'un président, François Mitterrand, soit élu avec l'appui massif de 66 % des ouvriers. Depuis, le divorce entre les catégories populaires et la gauche est largement consommé. « Ouvrier, ce n'est pas un gros mot, quoi ! » avait lancé en 2002 Pierre Mauroy, mettant en garde, sans succès, Lionel Jospin. Quelques semaines plus tard, le Premier ministre candidat sera éliminé du second tour de la présidentielle au bénéfice de Jean-Marie Le Pen. A l'époque, un tiers des ouvriers avait voté FN.
Désabusés
Quatorze ans plus tard, le parti de Marine Le Pen a manifestement toujours le vent en poupe parmi cet électorat durement frappé par la crise, le chômage, les délocalisations. Un électorat qui aura aussi été fortement déçu par la politique de François Hollande. C'est dans cette catégorie que le chef de l'Etat bat des records d'impopularité. En novembre dernier, ces électeurs n'ont guère été concernés par la primaire de la droite mais se mobiliseront-ils à la fin du mois pour choisir le candidat qui portera les couleurs du PS à la présidentielle ? Pas évident, d'autant que deux candidats de gauche, Mélenchon et Macron, sont d'ores et déjà en lice hors de la primaire et qu'ils séduisent la classe ouvrière....
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