En septembre, à Amiens, un robot a guidé des chirurgiens pour poser des vis dans le bassin d'un enfant atteint d'une scoliose grave. Auparavant, l'équipe médicale avait testé le robot lors de simulations sur un mannequin. Une double première, explique l'équipe.
- Les chirurgiens du CHU d'Amiens-Picardie se sont entraînés sur une maquette avant l'opération
- Le robot chirurgien les a aidés à mettre en place des vis
- D'autres opérations sont prévues selon le même mode opératoire
« Il s'agit de deux premières en une, a expliqué le professeur Richard Gouron, chef du service chirurgie de l'enfant au CHU d'Amiens lors d'une présentation à la presse. Une première en simulation, et une première chirurgicale, la mise en place de vis illio-sacrées à l'aide d'un robot. » Le but : permettre à Louis, âgé de six ans, souffrant d'une amyotrophie spinalegénétique et allongé en permanence depuis six mois, de pouvoir s'asseoir à nouveau, de mieux respirer, mieux manger et de retrouver une vie sociale.
Les chirurgiens ont préparé pendant un an l'opération. Au SimUsanté, centre de formation rattaché au CHU, ils l'ont simulée deux fois intégralement avec un robot sur un mannequin, parfaitement semblable au dos du garçon, contenant une impression 3D de la colonne vertébrale.
Ils ont ensuite opéré l'enfant le 28 septembre, durant trois heures, assistés d'un robot composé d'un bras, d'un ordinateur et d'une caméra. C'est le système Rosa, de la société Medtech (voir la vidéo).
Le saviez-vous ?
La scoliose est une déviation de la colonne vertébrale qui est liée à la rotation des vertèbres. Elle apparaît souvent dans l’enfance ou l’adolescence. Les cas graves, chez qui le corset est insuffisant, nécessitent une opération chirurgicale.
Des incisions plus petites pour une opération complexe
« Le chirurgien planifie la chirurgie, le robot porte les instruments et prend en compte les mouvements du patient, apporte de la précision et la vision en trois dimensions », explique le docteur Michel Lefranc, neurochirurgien ayant participé au côté d'une quinzaine de personnes à l'opération, très délicate.
Il s'agissait de poser des vis illio-sacrées et des crochets en haut du dos, reliées par des tiges cintrées pour redresser le dos. La pose des vis de 7 mm de diamètre dans un couloir osseux de 8 mm « à proximité des racines nerveuses reste très complexe et rare ; elles sont volumineuses au regard de la petite taille des os de l'enfant », précise l'équipe chirurgicale dans un communiqué.
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