Vous l’avez très probablement vue ces derniers jours : une carte de France qui se remplit peu à peu de points orange, représentant les stations d’essence en pénurie de carburant à cause du blocage des raffineries qui se poursuit depuis plusieurs jours.
1. Une méthodologie à connaître
Mais peu de sites détaillent la méthodologie de construction de cette carte et de l’application, qui soulève quelques questions :
– Des données fournies par 2 % des automobilistes sur 30 % des stations. L’application Essence, développée par des entrepreneurs nantais, est destinée à choisir son carburant en fonction du prix des stations alentour. Elle fonctionne grâce à sa communauté d’utilisateurs qui renseignent eux-mêmes les prix lorsqu’ils se rendent à une station-service. L’application a donc demandé à ces derniers de noter les pénuries et se sert de leurs entrées pour bâtir sa carte.
Ce qui pose une première limite : pour être répertoriée, une station doit avoir été renseignée par un usager. Or, ils ne sont que 500 000 par mois, selon les développeurs de l’application, soit 1,5 % des automobilistes. Par ailleurs, selon l’Union française des industries pétrolières, la France comptait 11 269 stations-service en 2015. L’application n’en recense tout au plus que 30 % qui souffrent de pénurie d’un ou plusieurs carburants, mais ne mentionne pas les 70% de stations qui - en déduit-on - ont toujours essence et gazole à vendre.
- Des carburants pas tous manquants : second problème, l’application ajoute un point orange à chaque fois qu’une station présente une pénurie d’un carburant, quelle qu’il soit. Une station qui distribue de l’essence, mais n’a plus de diesel, sera notée « en pénurie » au même titre qu’une station qui n’a plus rien à proposer.
Pour y voir plus clair, nous avons extrait les données de l’application afin de faire quelques comptages. Ceux-ci ont été réalisés à partir de la carte telle qu’elle se présentait mardi 24 mai en fin de matinée et sont susceptibles d’avoir changé depuis...
Lire la suite : Pourquoi la carte sur les pénuries de carburant ne dit pas tout