Présidentielle 2022. Shutterstock/Pexels/AFP/Pixabay
Cécile Détang-Dessendre, Inrae; Amaël André, Université de Rouen Normandie; André Torre, AgroParisTech – Université Paris-Saclay; Catherine Delarue-Breton, Université de Rouen Normandie; Frédéric Héran, Université de Lille; Gilles Laferté, Inrae et Vincent Chatellier, InraePortrait(s) de France(s), un rendez-vous thématique réunissant articles inédits, cartographies et podcasts, pour aborder les grands enjeux de l’élection présidentielle de 2022.
Entre homogénéisation des modes de vie et spécificité des territoires vécus, des enjeux politiques prennent forme et des mouvements, à l’image de celui des « gilets jaunes », témoignent d’une fracture latente entre une France des villes et une France des champs.
Les inégalités d’accès au marché du travail et aux services publics, le vivre ensemble et le partage du territoire : autant de sujets qu’il faudra aborder les mois prochains dans la campagne présidentielle au risque de laisser un tiers des Français sur le bord de la route.
C’est cette ruralité que nous explorons dans la troisième livraison de notre newsletter spéciale « Portrait(s) de France(s) », toute dédiée aux grands enjeux de l’élection à venir.
« La campagne », « le rural », viennent tour à tour désigner un espace de production agricole, un lieu pourvu d’aménités naturelles ou encore un espace de relégation, loin des services publics et des marchés du travail dynamiques. Quel que soit le sujet abordé, éducation, activité et emploi, consommation ou encore aménagement du territoire, les chercheurs s’accordent sur un point, le pluriel s’impose et les espaces ruraux se différencient selon leur position dans l’armature urbaine, mais aussi selon leur trajectoire culturelle, économique et sociale.
D’après la définition des espaces ruraux de l’Insee de 2020, basée sur un critère de densité, ces espaces réunissent 88 % du territoire métropolitain et près de 33 % des habitants. L’intensité des déplacements domicile-travail précise l’influence urbaine dans leurs dynamiques. S’esquisse alors le portrait en mosaïque de ces territoires.
Même si le poids économique de l’activité agricole a fortement diminué, elle reste un marqueur des espaces ruraux, façonnant les paysages. Il en va de même du secteur industriel, en perte de vitesse sur l’ensemble du territoire, mais résistant mieux dans les territoires ruraux. Ces deux activités structurent, au moins pour partie, les groupes sociaux des résidents, leur sentiment d’appartenance à leur territoire et leurs attentes.
L’ensemble de ces enjeux économiques et sociaux doit interpeller la classe politique pour construire une politique d’aménagement du territoire cohérente et ambitieuse.
Loin de « l’éternel paysan », la figure très paradoxale de l’agriculteur français
Ni bourgeois, ni prolétaire, détenteur de ses moyens de production mais n’exploitant finalement que lui-même et/ou sa famille, l’agriculteur résiste à la polarisation sociale du capitalisme.
Coq Maurice et autres « bruits de la campagne », une vision fantasmée de la ruralité
Contrairement aux idées reçues, les conflits de voisinage comme celui, très médiatisé, autour du coq Maurice, ne sont pas si fréquents.
Le casse-tête de la dépendance automobile en zones peu denses
Dans les zones dites peu denses, plus des trois quarts des déplacements se font en voiture. Comment remédier à cette dépendance automobile ?
Inégalités scolaires : les élèves des territoires ruraux manquent-ils vraiment d’ambition ?
S’ils réussissent aussi bien en classe que les élèves des villes, les jeunes ruraux s’orientent moins souvent vers des filières sélectives. Faut-il y voir un réflexe d’autocensure ?
L’infographie
Le podcast
Cécile Détang-Dessendre, Directrice de recherche en économie, Inrae; Amaël André, Professeur des universités, sciences de l’éducation, Université de Rouen Normandie; André Torre, Directeur de recherche en économie à INRAE, AgroParisTech – Université Paris-Saclay; Catherine Delarue-Breton, Professeure des universités, Université de Rouen Normandie; Frédéric Héran, Économiste et urbaniste, Université de Lille; Gilles Laferté, Directeur de recherche en sociologie, Inrae et Vincent Chatellier, Ingénieur de recherche à INRAE, Inrae
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.