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L'association Ennocence, qui a été reçue hier par le gouvernement, met en garde contre les sites de streaming illégaux et ses publicités X intempestives.

Regarder le tout dernier épisode de sa série TV préférée, un film qui vient de sortir au ciné ou un match de foot en streaming, c'est-à-dire directement sur le Web sans télécharger de fichier : le geste est devenu banal. Près de 15 millions d'internautes le font régulièrement en France, selon Médiamétrie. Beaucoup de mineurs également, friands de dessins animés notamment.

Selon une étude OpinionWay menée pour l'association Ennocence, 55 % des parents estiment que leurs enfants regardent des vidéos sur des sites de streaming et de téléchargement illégaux, à raison d'au moins une fois par semaine pour 33 % d'entre eux. La pratique représente pourtant un danger peu connu pour les jeunes. Un piège, même.

Car, en plus d'être des nids à virus informatiques, ces sites de streaming vidéo illégaux sont truffés de publicités aux images X incitant à surfer sur des sites pornographiques. « Les fenêtres pop-up de ce type pullulent », observe Gordon Choisel, président d'Ennocence, une association née en 2015 qui milite contre les risques d'exposition des enfants à la pornographie en ligne et qui a été reçue hier au cabinet de la secrétaire d'Etat chargée du Numérique, Axelle Lemaire. Ces sites sont dans une pure démarche commerciale et vivent de la pub. Ils sont illégaux et donc attirent les publicités refusées ailleurs, du spam et de la pornographie et, dans cette catégorie, les annonces les plus hardcore et choquantes visuellement.

14% des 9-16 ans reconnaissent avoir surfé sans le vouloir sur un site pour adultes

L'état des lieux est très inquiétant. Un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu'il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne. 14 % des 9-16 ans et 36 % des 15-16 ans reconnaissent, selon l'étude OpinionWay pour Ennocence, avoir surf é sans le vouloir sur un site pour adultes. « L'industrie du porno en ligne a mis en place une stratégie marketing très féroce en forçant les internautes, via ces sites de streaming, à consulter des images pour adultes sans leur consentement et sans se préoccuper de leur âge, dénonce Gordon Choisel. Elle n'a aucun intérêt à enrayer le phénomène, puisque ces mineurs tombés contre leur gré sur des contenus inappropriés lui rapportent chaque année, selon nos estimations, la somme colossale de 147 M$ (NDLR : 138 M€). »

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