L'épouse et collaboratrice de François Fillon est convoquée par les juges en vue d’une possible mise en examen pour recel de détournement de fonds publics, recel d’abus de biens sociaux et recel d’escroquerie aggravée. Certains des arguments qu’elle a utilisés devant les enquêteurs pour justifier son travail posent question. Passage en revue.
« ll m’arrivait de représenter [mon mari] quand il était absent »
« ll m’arrivait de représenter [mon mari] quand il était absent. Notamment dans les événements culturels qui l’intéressaient le moins », a dit Penelope Fillon aux enquêteurs pour expliquer son travail d’assistante parlementaire de son mari entre 1998 et 2002. Ces déclarations ont été divulguées par le JDD ce dimanche 26 mars. Or, « discrète » est un mot très souvent utilisé par les Sarthois pour désigner Penelope Fillon. Les archives de journaux locaux de l’époque ne donnent que très peu d’occurrences de sa présence à des manifestations culturelles.
Plus grave, dans une vidéo datant de 2007 diffusée sur Envoyé Spécial sur France 2, le 2 février, Penelope Fillon affirme : «Je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre[...] Je ne me suis pas occupée de sa communication non plus », révèle-t-elle, quelques jours après la nomination de son mari à Matignon.
« Ma présence aidait Marc Joulaud à s’imposer au niveau local »
« Je lui apportais un retour sur la façon dont les gens percevaient son action. » Or, lorsque Penelope Fillon travaillait comme assistante parlementaire pour Marc Joulaud (2002-2007), qui a succédé à son mari comme député de Sablé, elle habitait à Paris avec sa famille et ne passait que les week-ends dans la Sarthe. « Un ou deux solliciteurs viennent chaque week-end. J’emmenais le courrier reçu au domicile le week-end pour le traiter à Paris », justifie-t-elle.
« C’est simple, je n’ai personnellement jamais entendu parler de ça, que ce soit au temps de François Fillon ou de Marc Joulaud, a révélé Gérard Fretillière, élu d’opposition au conseil municipal de Sablé, après avoir appris que Penelope Fillon occupait un poste d’assistante parlementaire. Ici, à Sablé, beaucoup ne devaient pas être au courant. »
La Revue des deux mondes ? « Je n’y suis jamais allée »
Pendant les 20 mois de son contrat, Penelope Fillon a été employée pour 3?900 € mensuel net à la prestigieuse revue littéraire. Son rôle? Écrire des notes de lectures – deux ont été publiées?–?et mener une réflexion stratégique sur l’évolution de la revue, en perte de vitesse. Elle a confié aux enquêteurs que ses conseils oraux étaient «?uniquement destinés [au propriétaire de la Revue], Marc Ladreit de La Charrière?», un ami de son mari. Une réflexion qu’elle aurait menée sans connaître ni les locaux, ni le directeur Michel Crépu, ni les auteurs de la Revue, comme le révèle le JDD.
Employée par le député de Paris, « j’étais chargée des liens avec la Sarthe »
Entre 2012 et fin 2013, le député de Paris François Fillon a embauché à nouveau son épouse comme assistante parlementaire. Penelope Fillon a révélé aux enquêteurs que son mari, qui pensait éventuellement continuer sa carrière dans la...
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