Cela fait désormais plus d'un an que la société Starbreeze – créatrice de jeux comme The Darkness ou PayDay – a annoncé travailler sur le projet StarVR, soit un casque de réalité virtuelle doté d'un très large champ de vision et d'une définition d'affichage plus de deux fois supérieure à celle des principaux autres casques du marché. Depuis, la compagnie suédoise s'est associée à Acer, qui est en charge de la fabrication du produit. Nous avons pu l'essayer à l'occasion de la conférence annuelle du constructeur taïwanais.
Avant toute chose, rappelons que StarVR est un casque VR que vous n'êtes pas près d'avoir dans votre salon. Le produit est avant tout destiné aux professionnels et devrait trouver sa place dans des salles de jeux vidéo déviées à la réalité virtuelle. Le genre de lieu qui fleurit de plus en plus à travers le monde, par exemple à Paris dans le 13e arrondissement ou dans certains cinémas Imax de la côte ouest des États-Unis.
Quoi qu'il en soit, StarVR est intéressant à plus d'un titre, car il souhaite se démarquer de la concurrence sur deux points essentiels, le FOV (Field of View, soit le champ de vision) et la définition de l'affichage. Le premier est en effet de 210 degrés, soit 100 degrés de plus que sur l'Oculus Rift ou le HTC Vive. La définition, quant à elle, atteint 2 560 x 1 440 pixels par œil, pour un total de 5 120 x 1 440 pixels. C'est beaucoup plus que le Vive ou le Rift, qui eux se contentent de 1 080 x 1 200 pixels par œil. Deux spécificités techniques qui, en théorie, devraient permettre une plus grande immersion dans l'univers virtuel. Le casque prend encore à l'heure actuelle la forme d'un kit de développement, mais son design nous a semblé assez abouti et il s'avère léger et confortable à porter malgré sa taille imposante. On regrette cependant la difficulté à l'utiliser avec une paire de lunettes et le positionnement du câble, sur le dessus du crâne, qui peut s'avérer gênant pour les déplacements. Le suivi de la position dans l'espace est pour sa part assuré par 6 caméras situées tout autour de la zone de jeu, qui sont théoriquement capables de reconnaitre plusieurs casques et donc plusieurs personnes à la fois.
Nous avons pu essayer deux démos à chaque fois assez courtes, mais intenses. La première était la plus cinématographique et nous plongeait au cœur d'une scène d'action avec des robots, à travers un rendu en 3D précalculé. Conçu par la société française Nozon — depuis rachetée par Starbreeze pour 7,1 millions d'euros —, ce petit film en 3D de quelques minutes permettait d'apprécier la finesse de l'image et le potentiel d'une telle technologie pour un nouveau type de cinéma. C'était aussi l'occasion de se rendre compte à quel point un FOV de 210 degrés améliore l'immersion, puisque notre regard est alors beaucoup moins bloqué par des bandes noires sur le côté. La sensation "d'y être" est ainsi décuplée.
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