Lagos (AFP) - Le cauchemar du manque de devises étrangères continue au Nigeria et affecte désormais toute l'économie du pays, jusqu'à l'homme le plus riche d'Afrique, Aliko Dangote.
Une légère augmentation des cours du pétrole, à près de 50 dollars le baril, n'aura pas permis au géant d'Afrique de l'Ouest, désormais second exportateur d'or noir du continent, de résoudre sa crise de pénurie de devises.
Le Nigeria qui a fondé son économie presque exclusivement sur le pétrole depuis 50 ans a plongé avec la chute du cours du baril. Mais la crise s'est transformée en récession avec la décision du gouvernement du président Muhammadu Buhari de maintenir artificiellement le taux de change du naira et de limiter les transactions faites en monnaies étrangères.
Le maintien du taux de change a finalement été abandonné en juin, lorsque le gouvernement a officiellement décidé de laisser flotter le naira en fonction de l'offre et de la demande. Mais les restrictions de transactions, notamment en dollars, affectent lourdement les entreprises qui peinent à importer leur matériel, leurs matières premières ou à payer leurs salariés expatriés.
L'empire de M. Dangote lui-même a licencié 36 employés expatriés au sein de Dangote Cement Plc et Dangote Industries Limited puis 12 travailleurs locaux de Dangote Industries Limited en octobre, arguant des "coûts opérationnels".
"Cette année a été très éprouvante pour nous, en tant qu'entreprise. Le manque de devises disponibles, couplé à une augmentation sans précédent des taux de change a causé une forte augmentation des coûts pour l'organisation", a expliqué le milliardaire dans une lettre datée du 20 octobre.
Dans les banques, le naira s'échange à 305 nairas contre le dollar au cours officiel. Mais, au marché noir, là où la plupart des entreprises achètent leurs devises, il est à 460 pour un dollar.
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