Paris, Lyon, Toulouse, Rouen, Clermont-Ferrand... La France a lancé sa journée dans les bouchons mardi matin, jour de mobilisation contre la loi Travail. Principaux responsables ? Les forains, qui avaient annoncé des opérations-escargot sur les principaux axes du pays. Mais Marcel Campion, figure médiatique de la profession en première ligne de la contestation, et ses pairs n'ont pas provoqué des dizaines de kilomètres de ralentissement pour lutter contre la réforme du Code du Travail.
La raison de leur colère ? Une ordonnance du 19 avril relative à «l'exploitation économique du domaine public». En clair, elle oblige les municipalités à mettre en place un appel d'offres avant d'attribuer une place où les forains pourraient installer leurs attractions. «Nos emplacements sont reconduits tous les ans, j'ai repris la place de mon père qui avait repris la place du sien, j'espère que mon fils bénéficiera des miens... C'est comme ca, c'est une tradition, c'est nos us et coutumes», explique Christian Lentz, du syndicat associatif pour le maintien et la sauvegarde de la fête foraine (Samseff).
Mais pourquoi ne suivent-ils pas l'appel d'offres ? «Il faut des écrivains pour ça, les forains ne savent pas», glisse à L'Express Marcel Campion, aussi appelé le «roi des forains». Ce dernier est aussi remonté contre la décision de la Ville de Paris de repenser le marché de Noël des Champs-Elysées qu'il exploite depuis 2008. Sa gestion avait été pointée du doigt par la Cour des comptes en juillet.
Ils veulent voir Edouard Philippe
Quelque soit le motif, la profession est unie ce mardi. «On veut être reçus par le Premier ministre», exige Christian Lentz. Et s'ils n'obtiennent pas le rendez-vous et l'annulation de l'ordonnance, Marcel Campion a déjà prévenu dans une lettre ouverte : les forains seront «en première ligne de toutes manifestations de colère sociale : avec les syndicats et les Insoumis, les bonnets rouges et les blacks blocs, les agriculteurs faillis et les anarchistes».