L’homme qui a attaqué mortellement deux femmes dimanche sur le parvis de la gare Saint-Charles sortait tout juste d’une garde à vue à Lyon, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. D’après les premiers éléments récoltés par les enquêteurs, l’individu d’une trentaine d’années avait été arrêté samedi pour un vol à l’étalage dans le Rhône. N’ayant pas plus d’éléments le concernant et au vu de la faible gravité des faits qui lui étaient reprochés, les policiers l’ont ensuite relâché.
Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, SITE. «L’auteur des attaques au couteau dans la ville de Marseille (...) provient des soldats de l’Etat islamique», assure une «source de sécurité» citée par l’organe de propagande.
Lors de sa garde à vue à Lyon, l'homme aurait donné aux policiers l’une de ses nombreuses fausses identités. Une première recherche auprès des services de la préfecture semble indiquer que l’homme ne serait pas français et ne disposerait pas de titre de séjour, ont également précisé ces sources. Lors de sa garde à vue, il s’exprimait en français et serait resté très évasif sur sa présence en France. Les enquêteurs tentent désormais de savoir comment, sans papiers, l’homme a pu arriver jusqu’à Marseille, où jusqu’à dimanche, il n’avait jamais été repéré. Les faits de droits communs pour lesquels il avait auparavant été arrêté se seraient plutôt déroulés dans la région lyonnaise.
Selon les témoins interrogés par les enquêteurs, l’homme, assis sur un banc sur le parvis de la gare, semblait avoir une attitude bizarre, « comme s’il s’apprêtait à faire un vol à l’arrachage ». Il n’aurait pas dit un mot jusqu’à ce qu’il décide de s’attaquer à sa première victime. Toujours selon ces témoins, l’homme se serait ensuite acharné sur la seconde jeune femme. Les militaires du groupe Sentinelle se seraient alors précipité sur la scène et l’homme leur aurait fait face, ne répondant pas à leur sommation. Ils auraient alors fait feu, avant que des policiers neutralisent l’assaillant en lui passant les menottes. L'homme est mort dans la foulée. Plusieurs témoins afirment qu’ils l’ont distinctement entendu dire « Allah Akbar », confirment les sources proches de l’enquête.
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