L’élu de Gironde participait, samedi 2 mars, à la manifestation des « gilets jaunes » à Bordeaux. Il a saisi l’inspection générale de la police.
« C’est un acte inacceptable. » Les Insoumis ont réagi vivement aux violences qu’a subies l’un de leur député, Loïc Prud’homme, lors de l’acte XVI de la mobilisation des « gilets jaunes » à Bordeaux, samedi 2 mars. L’élu de Gironde a relaté sur Twitter, dans une vidéo, le déroulé des faits et montré son oreille ensanglantée à la suite des coups qu’il a reçus. Il a saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN) le soir même, par un signalement sur le site de la police des polices.
Cet agronome, engagé dans l’écologie, explique s’être rendu à la manifestation en centre-ville, comme tous les samedis depuis le début de la mobilisation sociale, et qu’il était en train de quitter la place Pey-Berland, à 17 heures, où commençaient quelques échauffourées, lorsqu’il a été ciblé par une charge des forces de l’ordre. « Je marchais tranquillement pour rejoindre son vélo, avec un ami, vers la place des Victoires quand on s’est fait rattraper par des policiers. J’ai à peine eu le temps de sortir ma carte de parlementaire, de crier mon nom et ma qualité, que je me suis pris des coups de matraque télescopique. Mon ami a eu le même sort », raconte le quinquagénaire.
Un des policiers, équipé d’une caméra-piéton, lui aurait alors signifié qu’il serait convoqué pour participation à un attroupement non autorisé. L’élu aurait été ensuite « repoussé à coups de bouclier » par des policiers lorsqu’il tentait de venir en aide à d’autres manifestants molestés, assure-t-il. M. Prud’homme tient à rappeler qu’« aucune contrainte ne peut être opposée à un parlementaire ». Juste après l’incident et la diffusion de la vidéo, Jean-Luc Mélenchon s’indignait ainsi : « Et maintenant ils matraquent un député insoumis, @PrudhommeLoic, à #Bordeaux. Il faut arrêter cette dérive. Ce n’est plus la France ça », a écrit le leader de LFI.
Manifestation non déclarée
Face à ces accusations, la préfecture assume complètement l’intervention de la police en fin de manifestation, expliquant que, depuis plusieurs samedis, les alentours de la place de la mairie sont le théâtre de dégradations par quelque 500 personnes. Une interdiction de manifester avait été prise sur le cours Pasteur, un axe où les commerces avaient connu de fortes dégradations et où les échauffourées ont recommencé samedi. « Nous avons demandé l’intervention au trot des policiers. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu la bousculade », justifie-t-on à la préfecture. Didier Lallement, le préfet de Nouvelle-Aquitaine, a réagi samedi, peu après les faits, en déclarant sur le compte Twitter de l’institution que les forces de l’ordre avaient fait « correctement leur travail » lors d’une « manifestation non déclarée, sur un axe interdit par arrêté préfectoral et après sommations ». « Je les soutiens totalement », a-t-il ajouté.
Lire la suite : LFI dénonce le matraquage du député Loïc Prud’homme par les forces de l’ordre
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