La vidéo d’une jeune femme filmant son agresseur en dit long sur ce que nos smartphones sont devenus : des armes d’autodéfense. La menace est simple : devenir un personnage viral et ridicule sur les réseaux sociaux.
Il porte une casquette sur le côté, titube un peu, une main dans la poche. Le fond de l’œil n’est pas vif et son regard n’est pas fixe. Elle le filme et lui intime un ordre :
« Dis-le ! »
Gêné, il obtempère. Avec l’ivresse, les consonnes s’effacent un peu.
« Azmina, ce que j’ai fait était complètement inacceptable. Tu es une très belle femme que je trouve attirante mais, faire ça, c’était vraiment mal à tous les niveaux et je suis vraiment désolé.
– Faire quoi ?
– Te frapper l’entrejambe. Je suis vraiment désolé. »
Cette vidéo a donc été tournée par Azmina, une jeune Londonienne, à l’aide de son smartphone. Dans un post Facebook, elle raconte le contexte. Ce soir là, elle était avec son petit ami, tout près des festivités de la Gay Pride. Quand tout à coup cet homme l’a agressée.
« Ne pas en faire toute une histoire »
Dans son texte, la jeune femme explique qu’elle a utilisé son portable comme dernier recours, dans une situation où elle se sentait tout à fait démunie.
Après avoir d’abord demandé à la jeune femme de le laisser tranquille (elle l’assaillait de questions), le garçon finit par fournir des explications qu’Azmina ne juge ni satisfaisantes, ni acceptables. Elle est belle. Il est ivre. Voilà.
Dans son post Azmina écrit :
« Malgré des excuses répétées, il continuait à me rendre dingue en me disant de ne pas en faire toute une histoire. [...]
Et donc je lui ai dit que si ses excuses étaient sincères, je voulais qu’il les dise dans une vidéo – et qu’il fallait qu’il dise mon nom en s’excusant de ses actes pour que je puisse montrer au monde que le harcèlement sexuel ce n’est JAMAIS normal.
J’ai sorti mon téléphone et filmé cette pourriture qui m’a littéralement dit : “Je suis désolé de t’avoir tapé dans l’entrejambe”. »
Lire la suite : L’exemple d’Azmina : maintenant, quand on agresse, on est filmé