La multiplication d’offres exclusives par abonnement serait à l’origine de ces piratages.
En 2011, Reed Hastings se félicitait d’avoir fait chuter le piratage des films et des séries sur Internet. Sept ans plus tard, l’optimisme du fondateur et patron de Netflix ne se justifie plus. Bien au contraire : selon le cabinet canadien Sandvine, les téléchargements illégaux sont repartis à la hausse en 2018, même aux Etats-Unis, où la plate-forme de streaming (lecture sans téléchargement) compte plus de 57 millions d’abonnés. Et de nouvelles formes de piratage, très populaires, ont également émergé.
« La production de contenus exclusifs, disponibles sur un seul service, n’a jamais été aussi importante », souligne Cam Cullen, de Sandvine. Entre Netflix, HBO, Amazon ou Hulu, les consommateurs doivent multiplier les abonnements pour tout voir légalement – sans compter le coût du câble ou du satellite. « Cela revient très cher, donc ils s’abonnent à un ou deux services et piratent le reste », poursuit M. Cullen. Cette fragmentation de l’offre va encore s’accentuer, avec le prochain lancement de plates-formes de streaming par Disney et Apple.
Selon les estimations de Sandvine, publiées mardi 2 octobre, la technologie BitTorrent, qui permet de partager des fichiers entre utilisateurs, représentait, en juin, 22 % du trafic Internet montant dans le monde. « La tendance s’est inversée », explique M. Cullen, qui note que la part de la bande passante consommée par BitTorrent avait fortement chuté depuis 2011, date du premier rapport annuel du cabinet. Or, si le réseau peut être utilisé de manière légale, cela est « négligeable », selon Sandvine.
Le catalogue proposé à l’international souvent moins richeBitTorrent est particulièrement populaire dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique, où il s’accapare plus de 31 % du trafic montant. En Asie-Pacifique, cette proportion s’élève à 20 %. Mais elle tombe sous les 10 % sur le continent américain. Plusieurs raisons expliquent cet écart. Hors des Etats-Unis,...
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