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Les régulateurs commencent à vouloir encadrer les cryptomonnaies dont celle de Facebook. Un mouvement que saluent certains acteurs.

Qu’on les admire ou qu’on les déteste, les cryptomonnaies sont désormais installées. L’annonce de Facebook, le 18 juin, de lancer la sienne – le libra – l’illustre. Et si le cours du bitcoin continue à osciller furieusement, il a rebondi après sa chute en 2018, et il s’approche de nouveau de la barre des 10 000 dollars, soit 8 784 euros (après un pic à 17 000 dollars fin 2017 et un creux à 3 000 dollars l’année suivante).

Si bien que les régulateurs des principales places financières de la planète commencent à mettre en place des cadres pour ces ovnis de la finance. De Singapour à Londres en passant par Paris, les shérifs débarquent au Far West des monnaies virtuelles. La France, qui préside cette année le G7, a décidé de mettre sur pied un groupe de travail consacré aux projets de cryptomonnaies dont celui de Facebook.

Certains acteurs du marché affirment les accueillir à bras ouverts. « Le nerf de la guerre sera d’être régulé », revendique Lionel Fournier. Cet ancien de la BNP et de Bank of America Merrill Lynch travaille depuis 2018 pour BitSpread, une start-up de douze personnes installée à Singapour et à Londres. Lui qui a longtemps été sceptique face à l’essor des cryptomonnaies estime qu’elles sont en train de se normaliser.

« L’objectif est de convaincre l’argent traditionnel, celui des fonds de pension ou des gérants institutionnels, de venir vers cette nouvelle frontière. Mais il faut, pour cela, avoir des structures pérennes et sûres. » Ce qui nécessite d’être reconnu et encadré par les régulateurs.

Un foisonnement sans doute impossible à arrêter

Ces derniers commencent à le faire. Singapour et la Suisse ont fait partie des précurseurs. En France, la loi Pacte vient d’autoriser les fonds d’investissement en cryptomonnaies. Au Royaume-Uni, le régulateur, la Financial Conduct Authority (FCA), a lancé une consultation sur le sujet et doit publier sa stratégie cet été.

« Pour l’instant, une cryptomonnaie au Royaume-Uni n’est pas régulée, elle est traitée comme s’il s’agissait d’argent liquide, explique Jérôme Lussan, directeur de Laven Partners, une société spécialisée dans la régulation financière. Cela signifie qu’on peut arriver de n’importe oùet mettre son argent dans des cryptomonnaies sans qu’aucune question ne soit posée. » Il demande que la FCA classe le bitcoin et les autres cryptomonnaies comme des « instruments financiers ». Automatiquement, les règles contre le blanchiment d’argent s’appliqueraient.


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