Une étude d’une fondation anglaise vient de révéler que l’émergence des robots pourrait faire disparaître 4 millions d’emplois au Royaume-Uni dans les 10 années à venir. Une disparition qui s’accompagnerait heureusement de l’apparition de nouveaux emplois.
Même si les chiffres varient d'une étude à une autre, à l'échelle nationale, c'est par millions que l'on comptera les emplois qui disparaitront avec la robotisation dans la prochaine décennie. C'est en tout cas ce qu'annonce la Royal Society for the encouragement of Arts, Manufactures and Commerce (RSA), et les principaux secteurs touchés en Grande-Bretagne seraient les transports et la distribution, la finance et la comptabilité, et enfin le marketing et la publicité. Si les transports et la distribution nous viennent tout de suite à l'esprit tellement les constructeurs travaillent d'arrache-pied sur les voitures autonomes, les drones et autres robots en tous genres, on peut se demander en quoi les robots interviendraient dans la finance ou la publicité. Eh bien tout simplement parce qu'un robot n'est pas forcément une machine physique, il peut aussi être un logiciel. La finance s'appuie d'ailleurs depuis longtemps sur des programmes informatiques pour liquider rapidement des positions à risque ou saisir des opportunités. Ces programmes vont donc se démultiplier et s'étendre à de nombreux secteurs, au même rythme que les robots « matériels », qui ne sont finalement que des machines qui s'appuient sur cette « intelligence logicielle ».
Malgré le risque qu'ils font courir sur le marché de l'emploi et les craintes qu'ils génèrent — Elon Musk voit l'IA comme la source potentielle d'une guerre mondiale —, les robots ne sont pas pour autant dans le collimateur de la RSA. Car malgré l'inévitable destruction d'emplois (chauffeurs, livreurs, analystes financiers...) qu'ils engendreront, ils seront aussi, d'après Benedict Dellot, l'auteur de l'étude, une incroyable source de nouveaux emplois qui, de plus, se déploiera sur le long terme. La RSA exhorte d'ailleurs la Grande-Bretagne à investir massivement dans les robots, sous peine de tomber loin derrière les États-Unis, la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, dont les entreprises investissent beaucoup plus.
Si l'on nous sert l'argument contestable que certains employeurs utiliseront mieux leur personnel s'ils achètent des robots — comme un salarié, un robot a un coût et, dans une logique financière d'amortissement, le robot l'emportera certainement —, il est sûr qu'ils apporteront de nouveaux emplois dans le développement de ces machines, dans leur entretien, et dans leur utilisation au sein de nouveaux métiers qui apparaîtront avec eux. Une chose est sûre : les robots ne seront pas forcément bien vus par tous les salariés, mais la génération future profitera d'un volume inespéré de nouveaux débouchés... à condition d'avoir accès à ces formations qui demanderont une certaine qualification.
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