Organisé en alternance avec Paris, le salon de l'automobile de Francfort (IAA) est la grand-messe où les constructeurs allemands jouent à domicile. Le scandale du diesel, révélé il y a deux ans lors de la précédente édition, a plané sur le salon et l'on attendait de voir quelle serait la réplique des constructeurs locaux. Résultat, une pléthore de concepts électriques, parfois même autonomes. Certains resteront des études de style, d’autres préfigurent l’avenir. On reste néanmoins frustré de constater que certains concepts électriques quasi de série n’arriveront pas avant 2019, 2020 voire 2022 !
Le salon de l'automobile de Francfort ou IAA (Internationale Automobil-Ausstellung), c'est 11 halls sur presque 230 000 m², soit l'équivalent de 32 terrains de football. Cette édition 2017 a vu bon nombre de constructeurs rivaliser avec l'apparition de nouveaux modèles thermiques (Opel Grandland X, Opel Insignia GSI, BMW M5, Seat Arona, Audi RS4 Avant et A8, Dacia Duster, Citroën C3 Aircross, Ford Mustang, Volkswagen T-Roc et Polo GTI, Ferrari Portofino, Jaguar E-Pace, Hyundai i30 Fastback, Porsche Cayenne Turbo, pour ne citer qu'eux). Mais au-delà des moteurs thermiques, tous les constructeurs automobiles étaient attendus sur le terrain du véhicule électrique, hybride ou à hydrogène — le salon n'est-il pas placé sous le signe du slogan "Future Now" ("Le futur, c'est maintenant") ?
Il faut rappeler que le scandale du diesel a éclaté lors de l'édition 2015. Depuis, les constructeurs allemands sont dans la tourmente. Non seulement ils se sont mis les clients à dos, mais ils subissent aussi la pression (très forte) politique. Seule solution pour eux : augmenter le nombre de modèles plus respectueux de l'environnement, hybrides et électriques.
Mercedes EQA.
Objectif : 600 kilomètres d'autonomie
Ces concepts électriques ou autonomes sont-ils voués à rester à l'état de concept ? Les concept-cars ont toujours été présents dans tous les grands salons automobiles : ils représentent ce vers quoi la marque s'oriente en matière de design et affichent les technologies de demain. Mais pourquoi les délais sont-ils aussi longs entre la présentation de ces véhicules électriques et leur arrivée sur le marché ?Lorsque l'on pose la question au groupe Volkswagen, ce dernier souligne qu'il a déjà une offre électrique conséquente avec les modèles e-Up, e-Golf et Passat GTE. Cela suffit amplement pour un marché considéré (encore) comme une niche. Idem chez BMW et Mercedes, qui proposent tous deux des véhicules électriques et hybrides. Si les succès des Renault Zoe et Nissan Leaf sont acceptés et reconnus, n'allez surtout pas leur parler de Tesla et de ses trois modèles offrant une grande autonomie. Agacement garanti.
Cependant, tous ces constructeurs s'accordent à dire que pour que ce marché se développe, l'autonomie moyenne de la voiture électrique devra se situer aux environs de 600 km et que la recharge devra être très rapide, ce qui nécessite l'installation de bornes SuperChargeurs (déjà en cours). Ce sont ces conditions qui, réunies, feront le succès de la voiture électrique auprès d'une clientèle qui se détourne peu à peu du diesel.
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