Un an après le début de la crise des « gilets jaunes », l’exécutif a dévoilé vendredi 20 septembre son nouveau plan d’action pour les petites collectivités.
Pas à pas, semaine après semaine, l’exécutif s’efforce de faire mentir ceux qui l’accusent d’avoir abandonné les territoires ruraux et périurbains, d’avoir laissé péricliter les services de proximité et accentué la désertification du rural. Tous des processus qui n’avaient pas attendu l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée pour prospérer. Lors de son discours de rentrée à Fréjus, dimanche 15 septembre, Marine Le Pen s’est encore largement emparée de ce thème en affirmant vouloir mettre en œuvre un programme de « démétropolisation ».
Ainsi, depuis le début du quinquennat, quoi qu’ils engagent, M. Macron se voyait inéluctablement taxé de « président des villes » et le premier ministre, Edouard Philippe, accusé de vouloir procéder à une « recentralisation rampante ». Un tir nourri non exempt d’arrière-pensées politiques, au risque d’alimenter la défiance à l’encontre des pouvoirs politiques, quels qu’ils soient.
Toutefois, l’exaspération, le sentiment d’abandon, de déclassement, de relégation, d’assignation accumulés depuis tant d’années, bien réels, ne demandaient qu’à trouver une expression collective, à défaut des canaux habituels de médiation sociale. La crise des « gilets jaunes » en a été la manifestation, obligeant l’exécutif à se remettre en question.
Réalités quotidiennes
M. Macron le reconnaît, dans son entretien à l’hebdomadaire américain Time publié le 19 septembre : « D’une certaine façon, les “gilets jaunes” ont été très bien pour moi ; ça m’a rappelé qui je devais être », confie-t-il dans une esquisse de contrition. Le chef de l’Etat ne peut non plus ignorer qu’au plus fort de la crise, ce sont les maires, et notamment les maires ruraux et des petites villes, qui se sont portés volontaires pour permettre aux revendications et aux reproches de s’exprimer dans un cadre citoyen. Et que c’est avec eux qu’il a noué un long dialogue qui l’a ramené au plus près des réalités quotidiennes.
« L’acte II de ce quinquennat est celui des territoires, de tous les territoires et de toutes les communes », a lancé M. Philippe, jeudi 19 septembre, à la tribune des assises de l’Association des petites villes de France (APVF), au pont du Gard (Gard). Depuis une semaine, plusieurs programmes à destination des territoires ont ainsi été présentés. De tous les territoires, comme le rappelait le premier ministre, soulignant ainsi l’absurdité d’une opposition entre métropoles riches et campagnes pauvres. Faut-il encore rappeler que les poches de précarité et de pauvreté les plus importantes sont dans les zones urbaines et que la ruralité n’est pas synonyme d’indigence ?
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