Des jeunes habitants de Saint-Denis (93) qui ont participé à la recherche participative Pop-Art. Author provided
Les podcasts « Jeunes de quartier » : leur quotidien raconté par eux-mêmes
Clea Chakraverty, The Conversation et Nils Buchsbaum, The ConversationBanlieues, quartiers, cités. En France ces mots ont trop souvent une connotation négative. Ce que l’État français nomme depuis 2018 les quartiers prioritaires de la politique de la ville regroupe 5,4 millions d’habitants dont 40 % ont moins de 25 ans. Mais qu’est-ce qu’être jeune dans un quartier populaire ? Des jeunes et des chercheurs membres de la recherche participative Pop-Part, conduite dans dix villes ou quartiers de l’Île-de-France, et portée notamment par l’Université Paris Nanterre, parlent de leur vécu au micro de Cléa Chakraverty et Nils Buchsbaum.
« Regarde-moi »
Le regard médiatique porté sur les quartiers populaires enchaîne les clichés. De la beurette des années 80 à la femme voilée puis aux jeunes à capuches ou aux bandes violentes, les représentations sont souvent biaisées si ce n’est parfois ouvertement racistes. Pourtant de nombreuses voix émergent, notamment aujourd’hui pour se réapproprier l’image de ces quartiers.
« Là où tout le monde se croise »
Comme beaucoup de communes limitrophes de Paris, Pantin connaît des transformations urbaines de grande ampleur. De nouveaux immeubles de bureaux et d’habitations sortent de terre, de nouveaux cafés ouvrent, de grandes entreprises y établissent leur siège social, des friches industrielles sont utilisées par des théâtres, la jeunesse parisienne vient y faire la fête. Mais certains habitants s’interrogent : pourront-ils continuer à vivre dans le lieu où ils ont grandi ?
« La politique elle se fait à côté »
Les jeunes des quartiers populaires s’engagent de multiples façons. À l’échelle locale comme à l’échelle internationale. Sur des enjeux de solidarité, d’accueil de justice. S’ils expriment un éloignement vis-à-vis de la politique institutionnelle, cela ne les empêche pas de prendre la parole, y compris en se présentant aux élections locales ?
« 2005 ça a marqué l’histoire »
En 2005, Nawufal Mohammed était adolescent lorsque sont survenues les révoltes en réaction à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois et qui ont gagnent rapidement l’ensemble du pays. Rapports avec la police, avec la politique, avec les instituions : les choses ont-elles changé depuis ?
« J’ai toujours fait attention »
La vie au quartier est aussi faite de vie ordinaire, de microrésistances, de stratégies permettant, lorsque l’on est une femme en particulier, de ne pas rester enfermé dans les clichés.
« Être un grand c’est être une référence, les jeunes choisissent les leurs »
Dans les quartiers populaires, les notions de « petits » et de « grands » revêtent un sens particulier. La figure du grand est polysémique. Il est à la fois un modèle, un protecteur, un garant de l’histoire du quartier, mais aussi un supérieur auquel les petits doivent le respect voire l’obéissance. Dans le pire des cas, le grand peut même jouer un rôle négatif et orienter les plus jeunes vers la violence ou la drogue. Entre petits et grands c’est le concept de transmission qui est central.
Générique :
?
, Something Elated, 2011.
Crédits, Conception et Animation Cléa Chakraverty & Nils Buchsbaum, Réalisation Romain Pollet, Chargé de production, Rayane Meguenni.
Clea Chakraverty, Cheffe de rubrique Politique + Société, The Conversation et Nils Buchsbaum, Journaliste éditeur rubrique Politique + Société, The Conversation
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.