La rumeur prétendait qu’il ne viendrait pas, fatigué par une semaine de tempête médiatique, craignant même un incident. Dimanche matin 20 mars, à Lyon, branche de buis à la main, les fidèles se pressent sur le parvis de la primatiale Saint-Jean Baptiste, au pied de la colline de Fourvière, pour la messe des Rameaux, dans l’attente de leur cardinal, Mgr Philippe Barbarin. Le primat des Gaules a été mis en cause pour sa gestion d’anciennes affaires de pédophilie présumée. Critiqué par les victimes, attaqué par des personnalités politiques, jusqu’au premier ministre Manuel Valls qui a suggéré sa démission, Philippe Barbarin s’est défendu péniblement, accablé de révélations quotidiennes.
Les fidèles sont tous choqués par la façon dont il a été désigné à la vindicte. « Je ne dis pas qu’il a tout bien fait mais là, c’est de l’acharnement sur sa personne », confie Marie-Claudine, 61 ans. D’autres parlent de « lynchage médiatique » avec plus de véhémence. Mais ce qui frappe, ce matin, dans la fraîcheur ensoleillée de la place Saint-Jean, c’est la volonté générale de chercher à comprendre. On interroge l’Eglise, en posant en préalable la souffrance des enfants et des familles qui ont subi les comportements des prêtres déviants.
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