Les conducteurs de camion transportant des matières dangereuses (carburant, gaz, produits chimiques…) ont repris, lundi 29 mai, leur grève déclenchée vendredi, en plein week-end de l’Ascension. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail.
Selon Fabrice Michaud de la CGT-Transports, le mouvement a repris lundi matin avec notamment le blocage de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) et du dépôt de la Rochelle. En Ile-de-France, des barrages filtrants ont également été mis en place devant huit des neuf dépôts pétroliers de la région. Les grévistes « essaient de convaincre les conducteurs » de se joindre au mouvement et le trafic est « ralenti », a déclaré M. Michaud, qui a estimé la proportion de grévistes « aux alentours de 70 % ».
Toujours en Ile-de-France, « 70 à 80 % » des stations-service sont « en risque de rupture de stock, contrairement au discours rassurant de l’UFIP (Union française des industries pétrolières) », a par ailleurs affirmé le responsable CGT.
« Mépris » du patronat
Les grévistes sont « motivés », d’autant que « nous n’avons toujours pas d’écho de la partie patronale, même pas le principe d’une rencontre », a poursuivi M. Michaud, en dénonçant le « mépris » du patronat. Selon lui, les opérateurs de chargement et déchargement (des camions) du groupe Total « envisagent » aussi de se mettre en grève, sur les sites de Portes-lès-Valence, Gennevilliers, Toulouse et Valenciennes.
Au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), une trentaine de camions ont bloqué la circulation avant que les forces de l’ordre n’interviennent, selon la police du département. En début de matinée, la sortie des poids lourds d’approvisionnement se faisait progressivement.
Avec cette grève, la CGT-Transport entend pousser les organisations patronales du transport routier (FNTR, TLF, OTRE) à « négocier » l’insertion dans la convention collective du transport routier de « spécificités » propres aux matières dangereuses.
Soulignant que certains conducteurs « font 56 heures par semaine », elle demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l’heure et un treizième mois. La CGT-Transport dit attendre depuis le 10 mai une réponse à ses revendications.
Sans réponse lundi, « on reconduira le mouvement demain », a assuré à l’Agence France-Presse (AFP) Stanislas Baugé (CGT) depuis le dépôt de La Rochelle, où une trentaine de syndicalistes filtraient les entrées et sorties du site depuis 4 heures.
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