Promesse d’Emmanuel Macron, le revenu universel d’activité vise à grouper en une prestation unique l’ensemble des minima sociaux, parmi lesquels l’allocation aux adultes handicapés.
Le comité d’entente des cinquante-cinq associations de handicapés et de leurs familles est en colère et ne cache pas son inquiétude à propos de la nature du futur revenu universel d’activité (RUA), en cours de discussion. Il s’agit d’une promesse du président de la République qui, le 13 septembre 2018, dévoilant, au Musée de l’homme, sa stratégie de lutte contre la pauvreté, annonçait notamment : « Je souhaite que nous créions, par une loi, en 2020, sur la base d’un travail collectif, un revenu universel d’activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations et dont l’Etat sera entièrement responsable. »
Cela signifiait le « droit à être aidé et accompagné, selon les spécificités de chacun, avec ce service public de l’insertion. En contrepartie, nous veillons à ce que les devoirs soient respectés, c’est-à-dire que chacun s’efforce réellement de retrouver une activité qui devra, bien entendu, être adaptée aux caractéristiques de chacun ».
Or, c’est ce dernier point qui choque les associations, à travers la formule « il faut que le travail paie » – sous-entendant que « le travail » doit rapporter plus que la somme des aides accordées. Au cours des négociations, qui se sont intensifiées depuis la rentrée, l’argument est en effet répété à l’envi par Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, et Fabrice Lenglart, rapporteur général à la réforme du revenu universel d’activité.
Compenser une inégalité de destin
Pour Roselyne Touroude, vice-présidente de l’Union nationale de familles et amis des personnes malades ou handicapées psychiques (Unafam), qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, mardi 8 octobre, « l’allocation aux adultes handicapés [AAH] n’est pas un minima comme les autres. C’est un revenu d’existence pour ceux qui sont dans l’incapacité totale ou partielle de travailler en raison de leur handicap, un revenu garanti par la solidarité nationale et non la solidarité familiale, même si celle-ci a évidemment une place ».
Pour ces acteurs de terrain, l’AAH est bien une conquête pour l’autonomie, durement obtenue avec la loi du 30 juin 1975 et renforcée en 2005. D’un montant mensuel porté à 900 euros au 1er novembre 2019, elle bénéficie à 1,1 million de personnes handicapées, dont le nombre a doublé entre 1990 et 2017.
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