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Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé fin avril vouloir supprimer l’ENA, son directeur actuel souhaite engager une réforme de la scolarité pour 2020.

Patrick Gérard sera sans doute le dernier directeur de l’ENA, mais il ne se résout pas à inaugurer les chrysanthèmes. Emmanuel Macron a eu beau annoncer la suppression de l’Ecole nationale d’administration, son directeur ne renonce pas à la réformer. Le 27 novembre, il présentera une refonte de la scolarité qui sera appliquée dès 2020.

Fin novembre, c’est pourtant le moment où l’avocat Frédéric Thiriez rendra un rapport où il devrait être largement question de ce creuset de l’élite politico-administrative du pays. L’ancien président de la Ligue professionnelle de football, énarque lui-même, a été missionné par le président de la République lors de la conférence de presse présidentielle post-« gilets jaunes », le 25 avril. Depuis, il planche avec Florence Méaux, responsable de la mission « cadres dirigeants » de l’Etat, et Soraya Amrani-Mekki, professeure de droit, à une vaste réforme de la haute fonction publique. Emmanuel Macron considère en effet que, pour répondre au « manque de confiance dans les élites » de la population, il faut faire table rase de l’existant et tout rebâtir.

A quoi bon, dans ces conditions, réformer la scolarité d’une école aux jours comptés ? « De toute façon, ce qu’on fera servira toujours à la formation des hauts fonctionnaires », confie Patrick Gérard. Par ailleurs, poursuit-il, « ce n’est pas parce qu’est envisagée une réforme de la formation de tous les hauts fonctionnaires qu’il faut renoncer à améliorer la formation existante pour les élèves en cours de scolarité ». Car, en effet, les promotions continuent de se succéder à Strasbourg dans l’ancienne prison devenue école de management public. « On a des élèves, on en recrute, rappelle M. Gérard. On ne va pas arrêter de faire évoluer la scolarité. Sinon, autant fermer la boutique tout de suite. »

« Plus opérationnels »

Le projet de M. Gérard est radical : « A partir de 2020, notre enseignement sera uniquement fondé sur les compétences, explique le directeur. C’est un virage par rapport aux enseignements d’aujourd’hui qui font encore la part belle aux cours théoriques sur le droit, l’économie ou le management public, par exemple. » Schématiquement, cela signifie que les futurs hauts fonctionnaires recevront une formation qui ne sera plus organisée autour des connaissances mais autour des compétences pratiques.


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