Dans l'édition 2016 de L'Économie mondiale, beaucoup d'incertitudes entouraient la reprise qui s'amorçait. Qu'en est-il dans cette édition 2017 ?
À l'été 2016, l'économie mondiale oscille toujours entre stagnation et transition vers un modèle qui peine à se dévoiler. Ce qui est sûr, c'est que chaque année qui passe éloigne un peu plus la perspective d'un retour aux tendances d'avant crise, nous dit Sébastien Jean dans le chapitre I. Les taux d'investissement n'ont retrouvé leur niveau d'avant crise dans aucune économie avancée, le commerce mondial stagne, les prix des matières premières continuent de baisser et le prix du pétrole reste bas. Ces évolutions de prix pèsent sur les exportateurs de produits de base sans guère profiter aux économies avancées importatrices, dans un contexte d'inflation larvée et de taux d'intérêt au plancher, voire négatifs. Au total, la croissance mondiale reste anémiée. Il faut dire que, depuis plusieurs années maintenant, l'effort de relance repose essentiellement sur les banques centrales, au point que l'OCDE recommande dans ses Perspectives économiques 2016 que des politiques budgétaires plus actives soient mises en œuvre. Là aussi, chaque année qui passe conforte davantage l'avis de ceux qui s'inquiétaient des effets déstabilisants des politiques monétaires ultra-accommodantes que celui de ceux qui pensaient que les taux d'intérêt faibles et les injections massives de liquidités favoriseraient l'investissement et remettraient l'économie mondiale sur les rails.
Donc moins d'incertitudes cette année et plus d'inquiétudes ?
Moins d'incertitudes, ce n'est pas sûr, mais plus d'inquiétudes, très certainement. Le titre du chapitre I, « La montée des tensions », est à cet égard sans ambiguïtés. Tensions dans le domaine politique avec la montée des populismes, tensions aussi dans la construction européenne avec la crise des réfugiés et le Brexit, tensions économiques, comme
(...) Lire la suite sur La Tribune.fr