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Après la mort tragique du maire de Signes, dans le Var, le Sénat a envoyé un questionnaire aux élus pour recenser les violences dont ils sont victimes.

C’est la première fois qu’il y pense. Le maire de La Sône (Isère), Pierre Rousset, qui effectue son quatrième mandat, ne sait pas s’il se représentera aux municipales de mars 2020. L’élu de ce petit village de près de 600 âmes s’inquiète pour le devenir d’une fonction qu’il estime de plus en plus malmenée. « Je suis maire depuis vingt-cinq ans, raconte-t-il. En douze ans, je n’ai pas pris un seul jour de congé parce que j’aime ce que je fais. Mais là, il y a un tel mépris… cela me choque. »

Cet homme de 75 ans, qui a été témoin de nombreuses incivilités et actes de « vandalisme » sur sa commune, assure que « la situation s’est considérablement dégradée » au cours des dix dernières années. « Les maires sont pourtant des gens qui se donnent corps et âme pour leur commune, qui sont passionnés par ce qu’ils font, même ceux qui veulent arrêter », précise encore M. Rousset.

Le maire de La Sône n’est pas le seul à manifester des inquiétudes devant la recrudescence des violences : en 2018, 361 maires et adjoints ont été victimes d’atteintes volontaires à l’intégrité physique, selon une note du ministère de l’intérieur révélée le 11 août par le Journal du dimanche (JDD); entre 2016 et 2018, menaces et violences ont augmenté plus vite que les atteintes contre les autres professions.

« Droit au respect »

A la suite de la mort tragique du maire de Signes (Var), Jean-Mathieu Michel, renversé le 5 août par une camionnette alors qu’il tentait d’empêcher ses occupants de décharger illégalement des gravats, le Sénat a lancé une consultation pour recenser les agressions et les incivilités qui touchent les élus.

A travers une dizaine de questions, les maires pourront préciser les circonstances des faits, leur fréquence, et donner leur avis sur les moyens dont ils disposent pour faire respecter les arrêtés de police administrative, et les actions qui pourraient être menées pour empêcher les agressions. Les élus sont appelés à répondre à ce questionnaire avant le 15 septembre.

A l’origine de cette initiative, le président (Les Républicains, LR) de la commission des lois au Sénat, Philippe Bas, a dénoncé mardi 13 août « l’insécurité à laquelle les maires peuvent être confrontés dans l’exercice de leurs missions quotidiennes ». « Nos maires ont droit au respect (…) et à la protection effective de la République », insiste-t-il.


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