A 88 ans, le célèbre cacique indigène kayapo de l’Amazonie brésilienne vient de terminer une tournée en Europe lors de laquelle il a rencontré le président français.
A 88 ans, Raoni Metuktire, le célèbre cacique indigène kayapo de l’Amazonie brésilienne, vient d’achever une dernière tournée en Europe où il a rencontré le président français et participé à Bordeaux à la cinquième édition du festival d’écomobilisation Climax. Peu avant son intervention devant plusieurs centaines de participants, samedi 7 septembre, il s’est livré au Monde pendant près d’une heure.
Vous avez laissé entendre que ce déplacement était votre dernier voyage. Est-ce exact ?
Oui, je vais arrêter. J’ai des problèmes de santé. Quand je marche ici, j’ai mal aux genoux, je dois prendre des médicaments. Je suis un peu trop vieux maintenant : mes petits-enfants vont continuer. J’ai des neveux qui sont toujours avec moi, ils vont continuer eux aussi à lutter pour notre peuple.
En Occident, on vous perçoit comme le chef de tous les peuples d’Amazonie. Comment vivez-vous cette charge ?
Petit, mon père me racontait des histoires entre les peuples indigènes et les Blancs. J’entendais toujours qu’il y avait des guerres entre mes ancêtres et le peuple blanc. J’ai grandi différemment. Aujourd’hui, je pense qu’on devrait faire un travail de paix avec l’homme blanc. Je ne veux plus que les Blancs se battent contre les Indiens, je ne veux plus de conflits. Voilà pourquoi je fais ce travail. Il y a d’autres leaders indigènes brésiliens qui œuvrent de la même manière, comme Davi Kopenawa ou Ailton Krenak.
Récemment, vous avez appelé à la destitution du président brésilien Jair Bolsonaro. Pourquoi ?
Parce qu’avant d’arriver au pouvoir, Jair Bolsonaro disait que les Indiens n’avaient pas besoin de terres et qu’ils n’avaient pas besoin d’exister en tant qu’Indiens. On a besoin d’un président qui sache parler à tous les peuples, un président de paix.
Jair Bolsonaro a dit aussi à la télévision qu’il fallait récupérer l’or de la terre des Indiens, extraire le bois et occuper leurs sols. Nous, on continuera à défendre nos terres. J’aimerais bien que ce soit Bolsonaro en personne qui vienne sur nos terres pour voir ce qu’il se passe !
Lire la suite : Le chef indien Raoni : « Je suis fatigué de toutes ces promesses qui n’aboutissent pas »
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