David Davis, le ministre britannique chargé du Brexit, l’a reconnu dès le mois de septembre 2016 : les négociations à venir entre Londres et Bruxelles sont d’une incroyable complexité, « peut-être les plus compliquées de tous les temps ». Depuis, plus les spécialistes se penchent sur les différents dossiers, plus ils sont d’accord avec cette évaluation.
Les liaisons aériennes, le transport des déchets nucléaires, la finance, les relations avec les pays qui avaient des accords tiers avec l’Union européenne (UE), pour ne nommer qu’eux : il va maintenant falloir détricoter quarante-quatre ans de législations imbriquées les unes dans les autres depuis que le Royaume-Uni a rejoint la Communauté économique européenne, en 1973. Industrie par industrie, cela soulève d’innombrables problèmes. Pris à part, nombre de ces dossiers peuvent être résolus, mais leur accumulation sur une période aussi courte, le tout dans une ambiance politique explosive, rend l’affaire extrêmement compliquée.
A cela s’ajoute un calendrier excessivement serré. Ce mercredi 29 mars, le Royaume-Uni doit déclencher l’article 50 du traité de Lisbonne, notifiant officiellement sa volonté de sortir de l’UE. Le texte prévoit désormais une période de négociation de deux ans, avant l’entrée en vigueur effective du Brexit. C’est particulièrement court : l’un des accords de libre-échange les plus rapides jamais négociés par l’UE, avec le Vietnam, a été conclu en un peu moins de quatre ans…
Passage en revue de quelques-uns des dossiers à régler.
La renégociation de quarante accords commerciaux passés par l’UE
Un pays inattendu est très inquiet du Brexit : la Suisse. Actuellement, la Confédération helvétique est l’un des premiers partenaires commerciaux du Royaume-Uni : son cinquième marché à l’exportation et son huitième à l’importation. Tous les jours, il y a cent cinquante liaisons aériennes entre les deux pays.
Ces échanges se font aujourd’hui dans le cadre des nombreux accords que la Suisse a conclus avec l’UE : sur le commerce des biens, la libre circulation des personnes, l’agriculture, la recherche, la fiscalité… Mais au lendemain du Brexit, le Royaume-Uni n’en fera plus partie, par définition. « Le risque est alors que les échanges bilatéraux entre la Suisse et le Royaume-Uni se retrouvent soudain sans cadre juridique », s’inquiète une source diplomatique suisse. L’ambassade de Suisse à Londres s’active donc...
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